Comment bien diversifier son épargne ?

Mathilde Hardy, Rédactrice patrimoine

16 min


MAJ juillet 2024

Bien diversifier son épargne, c'est répartir au mieux son patrimoine. Qu’entend-on par-là ? À quoi ça sert ? Comment faire pour diversifier son épargne ? Quels sont les avantages que cela apporte et les risques encourus si on ne le fait pas ? Autant de points importants pour l’investisseur débutant. Découvrez nos meilleurs conseils.

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Comprendre la diversification de l’épargne

La bonne compréhension de la notion de diversification de l’épargne est fondamentale pour tout épargnant.

Définition : qu’est-ce que la diversification patrimoniale ?

La diversification patrimoniale, ou diversification de l’épargne, consiste à répartir ses investissements sur différents types d’actifs.

Par exemple, l’argent liquide, les actions, le private equity, les produits de taux, les matières premières, les produits dérivés, l’investissement immobilier...

Pourquoi faut-il diversifier son épargne ?

La diversification vise à optimiser le rendement tout en minimisant les risques de perte financière liée à un investissement unique.

Elle se base sur le fait que tous les actifs répondent à des cycles économiques différents. Ainsi, ils évoluent de façon différente dans un environnement donné.

A noter

Investir sur une variété d’actifs permet d’éviter la dépendance exclusive à un seul type d’actif qui peut se révéler catastrophique lors d’une baisse importante de cette classe d’actif.

Par exemple, plutôt que d’investir exclusivement sur des actions, un investisseur aura intérêt à se diversifier en allouant également des fonds sur des obligations, mais également sur de l’immobilier, des métaux précieux… Ceci afin d’atténuer les pertes potentielles en cas de turbulences sur les marchés.

La diversification est la clé de toute allocation patrimoniale

La diversification patrimoniale est l’illustration du célèbre dicton populaire qui conseille de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. 

La bonne allocation patrimoniale entre les différentes classes d’actifs dépend du profil de l’investisseur.

Une diversification bien comprise prend en compte :

  • Les objectifs financiers. 
  • Le niveau d’acceptation du risque.
  • La liquidité.
  • L’horizon de placement (par exemple, la retraite).

En juxtaposant judicieusement différentes familles d’actifs, l’investisseur peut viser un rendement optimal tout en contrôlant le niveau de risque auquel est soumis son patrimoine.

Bon à savoir

Plus vous épargnerez tôt, plus vous bénéficierez de l'effet boule de neige. C'est-à-dire, profiter d'un effet de capitalisation des gains en multipliant la somme initiale placée.

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Comment répartir son épargne ? Nos conseils

Où placer son argent en 2024 ? Tour d’horizon des principaux supports d’investissement conseillés aux épargnants.

Investir dans une assurance-vie : le support idéal pour diversifier ses placements

L’assurance-vie peut être diversifiée : sur un ou plusieurs fonds en euros et/ou en unités de compte.

C’est ainsi que le souscripteur peut opter pour :

Des fonds structurés

Des fonds structurés (appelés également fonds à formule) conçus par une banque ou un assureur. Ces produits financiers non cotés combinent différents instruments financiers (par exemple une obligation et une option dont les sous-jacents peuvent être une action, un panier d’actions, un indice…). Ils peuvent être à capital garanti ou non et comportent une durée fixée au départ. Plus le potentiel de gain est élevé et moins le capital est garanti (risque de perte élevé). Ceux présentant un maximum de sécurité ont un rendement assez faible.

Des actions

Des actions (parts de sociétés cotées sur les marchés). Le souscripteur peut les sélectionner parmi celles proposées par les unités de compte investies dans des fonds de placement (SICAV ou FCP). Si le contrat le permet, le souscripteur peut également détenir des actions en direct dans son assurance-vie dans le cadre fiscalement intéressant de son PEA.

Cela lui permet de diversifier en choisissant des actions, françaises ou européennes.

Des obligations

Des obligations (c’est-à-dire des parts de dettes d’État, obligations souveraines ou de sociétés, obligations corporate). Les États et certaines entreprises se financent sur les marchés. En achetant leurs obligations, les assureurs reçoivent un intérêt, le coupon, et au terme convenu, l’émetteur leur rembourse le capital emprunté. Selon la durée jusqu’à l’échéance, l’obligation est dite à court (- de 3 ans), moyen (3 à 6 ans), ou long terme (7 ans et +). Les obligations des fonds obligataires proposées par les unités de compte des assurances-vie diffèrent uniquement par le taux d’intérêt.

De l’immobilier

De l’immobilier (sous forme de parts de SCPI, de SCI, d’OPCI, de Sociétés civiles immobilières ou de SIIC et foncières cotées en bourse).

Des Exchange traded fund (ETF)

Des Exchange traded fund (ETF)  - ou trackers - (détenus dans un PEA pour sa fiscalité). C'est un fonds indiciel qui vise à reproduire l'évolution d'un indice donné ou le cours d'une matière première et à en dégager le rendement. Vous pouvez acheter des ETF sur de nombreux supports (indices, or, eau, pétrole, bitcoin …)

La souscription d'un contrat contenant par exemple 70 % de fonds en euros et 30 % d'unités de compte diversifiées sur divers supports (actions, obligations, ETF, investissement immobilier ...) permettra à l'investisseur de concilier stabilité et potentiel de croissance avec une prise de risque limitée.

Bon à savoir

En cas de besoin, il est possible de faire un rachat anticipé du contrat avant 8 ans. Par le biais de l'avance, votre assureur pourra vous prêter une partie du capital garanti au contrat moyennant intérêt. Pendant cette période, le capital prêté continuera à vous rapporter puisqu'il restera porteur d'intérêts au taux prévu.

Diversifier son épargne avec l’immobilier de rendement (SCPI)

Investir dans des parts de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI ou pierre-papier) permet une diversification à plusieurs titres :

  • Investir une partie de ses avoirs dans l'immobilier.
  • Détenir des parts dans plusieurs SCPI gérées par de sociétés différentes.
  • Détenir des parts de SCPI dans différents secteurs d'activité et différentes zones géographiques. Par exemple, acheter des parts dans des SCPI résidentielles et dans des SCPI commerciales gérant des biens en Île-de-France, mais également en régions.

Cette segmentation réduit le risque encouru en cas de baisse d'un secteur d'activité (par exemple chute des locations de bureaux en région parisienne). Elle peut être affinée par un portefeuille réparti sur une variété d'actifs diversifiés (commerces, bureaux, entrepôts logistiques, établissements de santé…).

Diversifier son épargne avec les actions et les obligations

L'investisseur peut aussi diversifier en choisissant à la fois des actions dites value (à valeur plus défensive) sur lesquelles il recherchera une plus-value sur le long terme et des actions de rendement lui assurant annuellement le versement de dividendes élevés.

Dans un Plan Épargne Action (PEA) ou dans un compte-titre, l'investisseur pourra également viser une diversification à la fois sur le plan sectoriel (sur divers secteurs économiques des plus traditionnels, pétrole, chimie, automobile, aux plus innovantes comme les énergies nouvelles, l'hydrogène...), mais aussi géographique (France, Europe, mais aussi marché US, Asie, pays émergents…).

La variété de maturité des obligations permet de se fixer divers horizons de placement et ainsi de s'assurer d'avoir une liquidité partielle des fonds à tout moment.

Bon à savoir

Il existe également des actions non cotées en bourse. L'investisseur entre au capital d'une entreprise pour une durée de 5 ans et sans garantie de récupérer son apport. On parle de private equity. Si l'entreprise réussit et prospère, pour l'investisseur ce peut être très fructueux. Mais il peut tout perdre en cas de faillite. Entre les deux, il n'aura pas eu de rémunération puisqu'il n'y pas distribution de dividendes pendant la phase de démarrage. Ces opérations sont à réserver aux investisseurs aguerris, détenteurs de gros capitaux qui peuvent se permettre la prise de risque ou aux investisseurs accompagnés par des professionnels spécialistes.

Les livrets d’épargne réglementés pour une épargne de précaution

Avant d'immobiliser et/ou de risquer une partie de ses avoirs sur des actifs plus risqués en vue de développer son capital, tout investisseur doit constituer une épargne de précaution.

Cette sécurité en cas de coup dur doit être accessible à tout moment (retrait rapide des sommes).

Livrets d'épargne réglementés

Pour que votre épargne de précaution rapporte malgré tout un minimum, celle-ci peut être placée sur des livrets d'épargne réglementés (versements libres ou programmés) :

  • Le livret A (3 % jusqu'en 2025).
  • Le LDDS (3 %).
  • Le LEP (autour de 4 % à partir de février 2024).
  • Le PEL (2,25 % pour 2024).
  • Le CEL (2 %).

Mais aussi sur les autres livrets bancaires et même sur un compte à terme s'il permet une récupération immédiate des fonds. Le plafond peut être est vite atteint, mais est généralement suffisant pour absorber le niveau d'épargne de précaution recommandé (3 à 6 mois de salaire).

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Les avantages à diversifier son épargne

Diversifier son épargne permet à l'investisseur de bénéficier d'avantages qui contribuent à sa sérénité en lui permettant une gestion plus prudente et plus efficace de son patrimoine.

Notamment :

  • Lisser le risque : l'épargne répartie sur plusieurs catégories d'actifs atténue le risque global encouru par le patrimoine. En effet, les réactions des performances des différents actifs aux mêmes événements économiques, politiques ou sociaux ne sont pas systématiquement liées. Si un investissement subit une baisse significative, d'autres peuvent compenser ses pertes, contribuant ainsi à stabiliser le portefeuille global.

Opter pour des niveaux de risques différents en fonction de ses objectifs financiers

Ainsi, un investisseur désireux de voir son capital grossir plus rapidement optera pour des actions au rendement élevé, mais pour sécuriser son opération il investira sur des obligations au rendement plus bas, mais gage de stabilité.

  • Limiter la volatilité des marchés financiers, qui n'est pas toujours prévisible. En diversifiant son portefeuille avec des actifs ayant des sensibilités différentes aux fluctuations du marché, le risque de subir des pertes importantes pendant des périodes de turbulence financière se trouve d'autant réduit qu'une partie des actifs y est moins sensible. C'est le cas notamment des obligations et de l'immobilier.
  • Accéder à plusieurs thématiques d'investissement : investir non seulement sur différentes classes d'actifs, mais également dans différents secteurs économiques pour profiter d’opportunités de croissance variées.

Adapter ses investissements aux cycles économiques et aux aléas de marché

Les marchés financiers traversent différents cycles économiques, allant de phases de croissance à des périodes de récession. La diversification permet d'ajuster le portefeuille en conséquence, en investissant dans des actifs qui réagissent de manière appropriée à chaque phase du cycle. On protège ainsi l'épargne des effets négatifs associés à des conditions économiques défavorables.

  • Adapter la gestion de son patrimoine à ses projets et à sa part de liquidité : une épargne liquide offre la flexibilité nécessaire pour mener à terme ses projets (l'achat d'une voiture par exemple), saisir des opportunités d'investissement ou pour faire face à des besoins financiers urgents, grâce à un retrait rapide des sommes.

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Les risques liés à la non-diversification de son patrimoine

Les risques liés à l'absence de diversification d'un patrimoine sont réels. Voici les principaux.

La volatilité des marchés financiers

Elle résulte de l'amplitude des variations de prix d'un actif.

Elle est souvent influencée par divers facteurs économiques, politiques ou sociaux.

Ces éléments peuvent entraîner des réactions soudaines sur les marchés financiers.

La volatilité peut influer sur la liquidité des marchés et rendre plus difficile l'achat ou la vente d'actifs sans forcément influer sur leur cours. Un patrimoine non diversifié sera exposé à une plus grande volatilité si sa principale composante est concernée par un retournement brutal du marché, ce qui peut induire des pertes importantes.

Les aléas économiques

Un patrimoine non diversifié peut être impacté fortement par les nombreux aléas économiques ou politiques pouvant affecter l'économie mondiale.

Si le cycle de fonctionnement économique comprend différentes phases d'expansion et de récession, d'autres aléas peuvent affecter le fonctionnement des marchés (crises financières, conflits et crises géopolitiques, épidémies, catastrophes naturelles, attentats…), tout comme les taux de change, le taux d'intérêt notamment.

L'impact des cycles économiques

Certaines industries sont particulièrement sensibles à des cycles. Si leurs activités prospèrent lorsque l'économie est bonne, leurs résultats sont affectés lors des périodes de baisse de leur activité.

Bien évidemment leurs résultats boursiers suivent et peuvent connaître des variations importantes susceptibles de compromettre l'équilibre des portefeuilles trop engagés sur ce type d'actions.

C'est notamment le cas de l'industrie bancaire, du bâtiment et de l'automobile.

L'inflation et la déflation

Si l’inflation érode le pouvoir d’achat, la déflation a pour effet de réduire la valeur des actifs et donc celle du patrimoine.

Durant ces périodes, la non-diversification expose aux risques spécifiques liés à un actif donné.

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L'importance du suivi et de la réévaluation de sa stratégie d'épargne

L’investissement unique est risqué puisqu’il vous expose à la perte totale ou partielle des sommes investies, à plus ou moins long terme.

La nécessité de diversifier son épargne n’est plus à prouver. Vos options de diversification sont nombreuses : assurance-vie (répartition entre fonds euros et/ou unités de compte), investissement immobilier de rendement, actions et obligations, private equity, livrets d'épargne réglementés....

Un suivi régulier et une réévaluation de l’épargne...

Un suivi régulier et une réévaluation de l’épargne sont indispensables à l’adaptation de la stratégie de diversification. Celle-ci consistera en un rééquilibrage du portefeuille en fonction de l’évolution des objectifs financiers de l'épargnant, de son effort d'épargne possible, des conditions économiques, de l'horizon de placement et de l’évaluation des risques (la tolérance au risque peut changer avec l’âge, la situation personnelle et professionnelle …).

Côté MAIF

Pour diversifier votre patrimoine, l'idéal est d'être aidé par un professionnel. Nos conseillers sont là pour répondre au mieux à vos besoins : ils ne sont pas rémunérés à la commission, ils n'ont donc rien à gagner à vous proposer un contrat plutôt qu'un autre.

Le conseil patrimonial est un service réalisé par MAIF Solutions financières.
MAIF SOLUTIONS FINANCIERES - Société par actions simplifiée au capital de 3 465 134 € - RCS Niort 350 218 467 - 100 Avenue Salvador Allende - 79038 Niort Cedex 9. Intermédiaire en opérations d'assurance, intermédiaire en opérations de banque et en services de paiement, conseiller en investissements financiers enregistré auprès de la CNCEF et inscrit au registre unique sous le n°07031206 (www.orias.fr). Titulaire de la carte T n°CPI 7901 2016 000 005 310 délivrée par la CCI des Deux-Sèvres et exerçant sous le contrôle de l'ACPR - 4 place de Budapest – CS 92459 - 75436 Paris Cedex 9

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Pourquoi et comment se constituer une épargne de précaution ?

Une épargne de précaution est une réserve d’argent que l’on se constitue pour faire face à des dépenses imprévues. Il est recommandé d’épargner en priorité sur un livret l’équivalent de 2 à 3 mois de salaire pour pouvoir en disposer facilement en cas d’urgence et sans contraintes. Compléter cette réserve avec une assurance vie destinée à préparer vos projets permet d’améliorer sur la durée le niveau d’accumulation et le rendement de votre épargne. Votre argent reste disponible à tout moment en cas de besoin.

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