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Qu'est-ce que la déflation ?
10 min
MAJ février 2025
Après la forte inflation de ces dernières années, on assiste à une baisse des prix.Certains parlent de déflation. Mais est-ce vraiment la tendance que l’on vit actuellement ? On fait le point dans cet article.
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Définition économique : qu'est-ce que la déflation ?
Quelles sont les différences entre la déflation et l'inflation ?
La déflation désigne une baisse généralisée et prolongée des prix des biens et des services. Bien que cela peut sembler à première vue positif pour le portefeuille des consommateurs, ce phénomène peut avoir des conséquences graves sur l’économie (voir en fin d’article).
La déflation est souvent présentée comme l’inverse de l’inflation qui se caractérise, elle, par une hausse générale des prix.
A savoir
En réalité, déflation et inflation n’ont ni les mêmes causes, ni les mêmes effets. Ces deux notions ne sont donc pas techniquement les strictes opposées l’une et de l’autre.
Comment différencier la déflation de la désinflation ?
On confond souvent la déflation avec la désinflation. Or, ces deux termes ne désignent pas la même chose.
A noter
Si la déflation équivaut à une baisse durable des prix, la désinflation correspond à une simple diminution de l’inflation : les prix à la consommation continuent d’augmenter, mais moins fortement qu’auparavant.
C’est la situation que nous connaissons aujourd’hui. Après avoir atteint un « pic » à 5,2 % en 2022 à la suite de l’invasion russe en Ukraine qui a engendré une flambée des prix énergétiques, l’inflation a reflué en France à 2 % en 2024 et pourrait encore baisser à 1,6 % en 2025, selon les prévisions de la Banque de France.
Nous sommes donc en désinflation puisque l’évolution des prix demeure positive, et non en déflation où l’évolution des prix serait négative.
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Exemples historiques de pays ayant connu une politique déflationniste
La Grande Dépression des années 1930
La Grande Dépression des années 30 est considérée comme la plus grande crise économique de l’Histoire. Elle trouve son origine dans un krach à la Bourse de New York, consécutif à l’éclatement d’une bulle spéculative. Les Américains avaient pris l’habitude depuis le début des années 1920 d’acheter des actions qu’ils revendaient rapidement en empochant une plus-value. Cette stratégie spéculative s’est accélérée lorsque les boursicoteurs ont été autorisés, à partir de 1926, à acquérir des titres à crédit. Cette frénésie acheteuse a tiré les cours vers le haut, au point que les prix des actions ne reflétaient plus la valeur des entreprises cotées.
À l’automne 1929, des investisseurs, notamment étrangers, ont vendu massivement leurs actions américaines pour prendre leurs bénéfices, ce qui a fait baisser les cours. Le jeudi 24 octobre 1929, très peu de titres ont trouvé des acheteurs à Wall Street. L’indice Dow Jones a ainsi perdu plus de 22 % en une seule journée, ce que l’on appellera le « jeudi noir ». Ce sera le début de la panique. Les épargnants vont se ruer dans les banques pour retirer leur argent. De nombreux établissements bancaires vont faire faillite.
La crise boursière se transforme alors en crise financière. Ne pouvant plus emprunter auprès des banques, les entreprises stoppent leurs investissements et licencient. Les salaires baissent, le chômage atteint jusqu’à 25 % de la population active et la pauvreté explose (2 millions d’Américains sont sans abri). La crise devient économique et sociale.
Les entreprises américaines vont être contraintes de réduire les prix de leurs produits pour écouler leurs stocks. Les consommateurs vont repousser leurs achats afin de profiter de la prochaine baisse des prix : la déflation est enclenchée. Les prix vont ainsi chuter d’environ 25 % entre 1929 et 1933. Il faudra attendre l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale en 1941, pour que la crise prenne véritablement fin dans le pays.
Le cas du Japon en 1990
Dans les années 1980, le Japon a connu une croissance dynamique, alimentée notamment par un important recours à l’emprunt. Les entreprises et les ménages s’endettent d’autant plus que les banques japonaises prêtent facilement. Les prix de l’immobilier et des actions flambent. Persuadés que cette hausse des prix sera perpétuelle, entreprises et ménages acceptent de payer toujours plus cher.
Pour éviter qu’une bulle spéculative n’éclate, la Banque du Japon décide de relever progressivement ses taux d’intérêt à compter de 1989. Les coûts du crédit augmentent, provoquant l’effondrement des prix immobiliers et des cours de Bourse. Les entreprises n’ont plus les moyens financiers pour investir et les ménages, pour consommer. La chute de la consommation entraîne une baisse des prix.
La banque centrale met trop de temps pour remonter ses taux d’intérêt. Les gouvernements lancent des plans de relance trop timides. Les banques sont plombées par les emprunts non soldés. Entre 1995 et 2005, les prix ont ainsi baissé d’environ 5 % au Japon. Si cette déflation peut paraître faible comparée à celle de la Grande Dépression, elle a freiné la croissance économique du pays pendant plus d’une décennie.
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Quelles sont les causes de la déflation ?
Comme vu précédemment avec les exemples de la crise de 1929 aux États-Unis et de la crise des années 1990 au Japon, les causes d’une déflation peuvent être multiples.
Toutefois, on peut dire, schématiquement, que trois grands facteurs peuvent provoquer une baisse générale et durable des prix.
Contraction de la demande
La déflation peut être engendrée par une contraction de la demande. À la suite d’une crise économique qui a réduit leurs revenus ou parce qu’ils sont lourdement endettés, les ménages peuvent décider de moins dépenser. Les entreprises sont alors obligées de baisser les prix de leurs produits pour arriver à les vendre.
Offre trop abondante
La déflation peut, à l’inverse, résulter d’une offre trop abondante. Comme ils bénéficient d’un large choix, les consommateurs font jouer la concurrence. Pour gagner ou même préserver leurs parts de marché, les entreprises sont contraintes de comprimer leurs prix. C’est, par exemple, ce qui s’est passé dans la téléphonie. La déflation est, dans ce cas, sectorielle (limitée à un secteur d’activité) et non généralisée à l’ensemble de l’économie.
Politiques budgétaires trop restrictives
Enfin, la déflation peut découler de politiques budgétaires trop restrictives. En sabrant dans les dépenses sociales pour faire des économies en vue, par exemple, de réduire son déficit, l’État peut appauvrir la population. Les citoyens disposant de moins de revenus, ils consomment moins. Cette baisse de la demande peut, là aussi, provoquer une déflation.
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Quelles sont les conséquences de la déflation et pourquoi n'est-elle pas considérée comme « bonne » ?
Si la déflation n’est pas considérée comme une bonne chose en économie, c’est parce que ses répercussions sont plus négatives que positives.
La déflation provoque une baisse générale des prix
La déflation est « auto-réalisatrice », c’est-à-dire que la baisse des prix entraîne, à son tour,... une baisse des prix.
Si vous voulez acheter une voiture, mais que vous savez que plus le temps va passer et plus le prix du véhicule sera moins élevé, vous allez repousser votre achat. Vous participerez ainsi au mouvement baissier des prix.
C’est pourquoi la déflation est réputée difficile à juguler une fois qu’elle est enclenchée.
Pourquoi la déflation augmente la dette ?
La déflation renchérit le coût des emprunts. En effet, en période de déflation, les prix, mais aussi les revenus, baissent. Il devient alors plus coûteux de rembourser un crédit qui, en France, n’est généralement pas indexé sur l’inflation. En admettant que vous ayez contracté un prêt à 2 % et que, compte tenu d’une déflation de - 1 %, vos revenus ont baissé d’autant, c’est comme si votre prêt se voyait appliquer un taux d’intérêt de 3 %.
Les autres effets de la déflation
Baisse des salaires
On l’a évoqué plus haut, la déflation génère, dans la grande majorité des cas, également une baisse des salaires. Les entreprises dégageant moins de marges, elles disposent de moins de moyens financiers et sont donc moins en capacité d’offrir des rémunérations élevées. Les négociations salariales sont également plus difficiles à mener, car moins justifiées puisque les prix des biens et services reculent.
Moins d’argent pour investir
Les entreprises ont aussi moins d’argent pour investir. Elles peuvent donc moins recruter, moins se développer à l’international. Elles peuvent financer moins de dépenses en recherche et développement et innovent donc moins. Leurs produits risquent alors d’être dépassés technologiquement par rapport à la concurrence. Elles peuvent alors moins en vendre, ce qui va peser sur leurs résultats financiers et en amener certaines jusqu’à la faillite.
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