Qu'est-ce que la gestion sous mandat d'une assurance vie ?

Jean-Philippe D.

10 min


MAJ mai 2024

Si vous ne souhaitez pas vous occuper vous-même de votre contrat d’assurance vie, vous avez la possibilité d’en confier la gestion à un professionnel.

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Définition : qu'est-ce qu'un mandat de gestion ?

Il existe deux grands modes de gestion dans l’assurance vie : la gestion libre et la gestion sous mandat.

Gestion libre

Si vous choisissez la gestion libre, vous gèrerez vous-même votre contrat.

Gestion sous mandat

Si vous optez pour la gestion sous mandat (également appelée « gestion pilotée »), vous déléguerez le pilotage de votre contrat à un professionnel.

Concrètement...

Vous signez un mandat sous gestion, c’est-à-dire un contrat, qui permet à un gérant (ou mandataire) d'opérer des décisions d'investissement en fonction de vos objectifs et de votre profil de risque, sans nécessiter votre approbation préalable pour chaque transaction financière réalisée.

A noter

Le gestionnaire peut être :

  • La société de gestion de l’assureur,
  • Une société de gestion indépendante référencée par l’assureur,
  • Un courtier en assurance (COA),
  • Un conseiller en investissements financiers (CIF) ou
  • Un conseiller en gestion de patrimoine (CGP) ayant le statut de COA et/ou de CIF.

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Quels sont des différents profils de gestion sous mandat ?

La gestion conseillée

La gestion conseillée se situe à mi-chemin entre la gestion libre et la gestion sous mandat. Le souscripteur bénéficie de conseils d’investissement de la part d’un expert financier, en fonction de son profil d’épargnant et de ses objectifs. Le conseiller lui communique ses recommandations par e-mail, téléphone, voire par visioconférence. Le souscripteur est libre ou non de suivre les conseils de l’expert.

A savoir

Avec cette forme de gestion sous mandat, l’épargnant garde donc la main sur l’allocation d’actifs de son contrat d’assurance vie. En contrepartie, il est contraint de suivre l’évolution des marchés financiers et d’effectuer lui-même les opérations de gestion de son portefeuille.

La gestion collective ou profilée

La gestion collective consiste à regrouper les capitaux de plusieurs souscripteurs de contrats d’assurance vie aux profils similaires. Les sommes sont ensuite investies dans des fonds (FCP, Sicav, ETF…) selon une stratégie prédéfinie qui correspond à un profil de risque en particulier, c’est pourquoi on parle aussi de « gestion profilée ».

Généralement, les assureurs distinguent trois profils de risque :

Le profil prudent

Dans lequel le souscripteur donne la priorité à la sécurisation de son épargne, quitte à percevoir un rendement moindre. Les sommes logées dans le contrat d’assurance vie sont alors majoritairement investies dans le fonds en euros, dont le capital (les versements cumulés) est garanti par l’assureur, mais qui est peu rémunérateur.

Le profil dynamique

Dans lequel il donne la priorité à la rentabilité de son épargne, quitte à subir des éventuelles moins-values. Les sommes sont ici majoritairement investies dans les unités de compte (UC), dont les performances sont potentiellement plus élevées, mais qui n’offrent pas de garantie sur le capital.

Le profil équilibré

Dans lequel il recherche à la fois de la sécurité et du rendement. Les sommes sont investies à 50% dans le fonds en euros et à 50% dans les UC.

Bon à savoir

La gestion collective constitue une solution « clé en main » pour l’épargnant. Grâce à la mutualisation des coûts, elle propose des frais de mandat moins élevés. Mais comme son approche est standardisée, elle n’offre pas une gestion de l’épargne personnalisée.

Focus sur la gestion discrétionnaire

Ce profil de gestion sous mandat est très personnalisé. En fonction du profil de risque et des objectifs du souscripteur, le gérant réalise les transactions (achats et ventes) au moment qu’il juge le plus opportun et sur les supports qu’il estime le plus en adéquation avec la stratégie d’investissement définie en amont.

Longtemps réservée à la clientèle patrimoniale des banques privée, la gestion discrétionnaire s’est démocratisée.

Pour autant, le « ticket d’entrée » (le versement initial) et les frais de mandat demeurent encore conséquents.

En outre...

Le souscripteur perd le contrôle de ses investissements et la performance du placement peut être décevante si la stratégie du gérant s'avère inadaptée.

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Quel est le rôle du gérant dans la gestion sous mandat ?

Le gérant joue un rôle crucial dans la gestion sous mandat, qu'elle soit conseillée, collective ou discrétionnaire. En premier lieu, le mandataire évalue avec le mandant (l’épargnant) son horizon de placement (court, moyen ou long terme), ses objectifs financiers (acquérir sa résidence principale, financer les études de ses enfants, préparer sa retraite…) et son profil d’investisseur (son niveau d’acceptation d’une éventuelle perte financière en contrepartie d’un rendement potentiellement plus élevé).

En fonction des informations fournies, le gérant établit une stratégie d'investissement validée par le souscripteur du contrat d’assurance vie. Dans la gestion discrétionnaire, cette stratégie est plus flexible et réactive vis-à-vis des évolutions (à la hausse ou à la baisse) des marchés financiers.

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Quels sont les frais associés à la gestion sous mandat ?

En plus des éventuels frais d’adhésion ou d’entrée (prélevés au moment de la souscription du contrat d’assurance vie), des frais sur versement (prélevés sur chaque somme versée) et des frais de gestion (prélevés chaque année), la gestion sous mandat entraîne des frais supplémentaires.

Les niveaux de ces frais varient selon la forme de gestion pilotée choisie (conseillée, collective, discrétionnaire), du gérant et des supports d’investissement sélectionnés.

On peut, toutefois, en distinguer plusieurs :

  • Les frais de mandat prélevés par le gérant, qui représentent un pourcentage de l’encours (le cumul des versements, majoré des intérêts annuels et des plus-values latentes) du contrat et qui servent à rémunérer le mandataire
  • Les frais des UC pour la gestion des fonds
  • Les frais de transaction pour l’achat et la vente d’actifs particuliers, comme les fonds immobiliers (SCPI, OPCI…) ou les « titres vifs » (actions d’entreprises cotées).

Certains mandats de gestion prévoient des frais de performance dès lors que le placement a délivré un rendement supérieur à celui espéré. Dans tous les cas, tous ces frais viennent réduire la rentabilité nette du contrat d’assurance vie.

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Quelle est la durée, les modalités de reconduction et de résiliation du mandat ?

Le délai de rétractation

Le mandant (le souscripteur) dispose généralement d'un délai de rétractation de 14 jours calendaires (week-ends et jours fériés compris) à compter de la signature du contrat de gestion sous mandat pour y renoncer, et ce, sans frais ni pénalités. Pour cela, il peut utiliser le formulaire de rétraction en annexe du contrat.

La résiliation

La gestion sous mandat en assurance vie est généralement conclue pour une durée d'un an, reconductible tacitement.

Le mandant peut, à tout moment, mettre fin au mandat de gestion :

  • Soit en résiliant son contrat d'assurance vie,
  • Soit en demandant la révocation du mandat de gestion auprès du mandataire (le gérant).

Les modalités de résiliation (préavis, frais éventuels…) sont précisées dans le contrat de gestion sous mandat.

Une fois la résiliation actée, la gestion du contrat d'assurance vie revient à l'assureur ou est placée sous un profil de gestion par défaut, en attendant que le souscripteur opte pour une nouvelle solution de gestion.

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Quels sont les avantages de la gestion sous mandat de l’assurance vie ?

Avec la gestion sous mandat, vous bénéficiez de l'expertise d'un gestionnaire professionnel, ce qui peut améliorer les performances de votre contrat d’assurance vie. Le mandataire va, en effet, veiller à diversifier votre portefeuille et gérer au mieux les risques en fonction de votre profil d’investisseur. Cette stratégie sera même personnalisée et ajustée en temps réel si vous choisissez la gestion discrétionnaire. Vous n’aurez pas à suivre quotidiennement les marchés financiers, ni à prendre des décisions complexes d’investissement.

Il est donc crucial que vous ayez confiance dans le gérant, car vous renoncez à toute prise de décision directe. Les frais associés au mandat de gestion peuvent être substantiels et réduire le rendement net de votre placement. Enfin, sachez que même avec un gestionnaire professionnel, les performances ne sont jamais garanties et peuvent varier en fonction des conditions de marché.

Pour toutes ces raisons...

Vous devez bien comprendre les coûts qu’implique un mandat de gestion, ainsi que les modalités contractuelles et les risques associés, avant d’opter pour une gestion sous mandat.

Côté MAIF

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