Hausse des taux d'intérêt : quelles conséquences sur votre épargne ?

Il existe plusieurs types de taux d’intérêt. Dans le contexte macro-économique, ils font référence aux taux directeurs des banques centrales.

À la BCE, c’est le Conseil des gouverneurs qui décide de la hausse (ou de la baisse) des taux directeurs.

Cette instance est composée :

• de Six membres du directoire de la BCE (dont la présidente et le vice-président) et
• des Gouverneurs (ou présidents) de chacune des 20 banques centrales des États membres de la zone euro (dont la Banque de France).

L'inflation se traduit par une hausse des prix à la consommation.

Cette augmentation découle le plus souvent d’une demande supérieure à l’offre.

Une inflation trop forte a des effets délétères sur l’économie d’un pays. Les entreprises vont commencer par augmenter leurs prix pour compenser la hausse des prix des produits entrant dans la fabrication de leurs propres produits, ce qui va alimenter, à son tour, l'inflation.

Les entreprises vont alors répercuter ce renchérissement de leurs coûts salariaux sur les prix de leurs biens, mais aussi de leurs prestations (la masse salariale constitue la plus grosse dépense du secteur des services). Ce qui va, là encore, tirer les prix vers le haut.

Les entreprises du pays ne sont plus compétitives et éprouvent de plus en plus de difficultés à exporter. La consommation des produits non essentiels et/ou jugés trop onéreux chute, provoquant des faillites et une remontée du chômage. Les demandeurs d’emploi, les travailleurs les plus précaires et les salariés dont la rémunération ne suit pas le rythme de l’inflation s’appauvrissent, ce qui pèse là aussi sur la consommation. Le pays entre en récession économique.

La mission principale de la Banque centrale européenne est de garantir la stabilité des prix dans la zone euro.

Lorsque les prix baissent, les acteurs économiques (ménages et entreprises) ont tendance à reporter leurs achats et investissements à plus tard, espérant ainsi bénéficier de prix encore plus bas. Cet attentisme finit par affecter le dynamisme économique et peut également déboucher sur une crise.

La remontée des taux directeurs permet de calmer l’emballement des prix. Comme les banques commerciales empruntent à un taux plus élevé à la banque centrale, elles vont répercuter cette hausse sur les emprunts qu’elles octroient aux entreprises et aux ménages. Les prêts aux entreprises, les crédits immobiliers et les crédits à la consommation deviennent plus cher.

Ce renchérissement du coût du crédit va pousser les entreprises et les ménages à reporter, voire annuler, des achats et des investissements. La demande de biens et services va baisser, ce qui va finir par peser sur l’offre. Pour écouler leurs biens et services, les entreprises vont être contraintes de baisser les prix, et stopper les hausses salariales. La désinflation est en marche.

La hausse des taux des crédits immobiliers réduit la capacité d’emprunt des investisseurs immobiliers, puisque la part des intérêts dans la somme empruntée est plus importante.

Les biens immobiliers, notamment les plus onéreux, ont davantage de difficultés à trouver preneur.

Certains vendeurs, surtout les plus pressés (divorce, mutation professionnelle...), sont contraints de baisser leur prix. Ce qui pousse les acheteurs potentiels à davantage négocier.

Le taux d’intérêt du Livret A est, en partie, calculé sur les taux interbancaires dans la zone euro des trois derniers mois, eux-mêmes corrélés avec les taux directeurs de la BCE.

Le taux du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) et le taux minimum du Livret Jeune sont alignés sur celui du Livret A.

Les fonds en euros, le support sécurisé (le capital est garanti par l’assureur) de l’assurance vie, doivent être constitués d’au moins 80 % d’obligations (des créances émises par des États ou des entreprises).

Or, les taux des emprunts d’État de la zone euro sont généralement proches des taux directeurs de la BCE.

C’est ce phénomène qui explique, en partie, pourquoi le rendement moyen de ce support est passé de 1,9 % en 2022 à 2,6 % en 2023 (le taux 2024 n’est pas encore connu).

Lorsque les prix à la consommation sont élevés, le rendement réel, c’est-à-dire net d’inflation, d’un placement est réduit d’autant. Il peut même être négatif si sa rémunération est inférieure à l’inflation. L’épargnant perd alors de l’argent.

D’où l’importance de suivre quelques conseils pour protéger votre épargne de l’inflation.

Vous l’avez compris, les décisions de la BCE peuvent avoir un impact important sur vos placements. Vous avez donc intérêt à vous informer si la banque centrale a augmenté ou baissé ses taux directeurs.

La diversification constitue l'une des meilleures stratégies pour protéger votre épargne de l’inflation ou des taux élevés. En investissant sur différentes classes d’actifs (actions, obligations, immobiliers...), vous limitez les risques de volatilité.

Si vous n’avez pas le temps ou si vous estimez que vous ne disposez pas des connaissances financières requises, faites appel à un professionnel pour vous épauler dans votre allocation d’actifs.

En fonction de votre capacité d’épargne, de vos projets, de votre situation personnelle et professionnelle, de votre appétence au risque, un conseiller financier ou un conseiller en gestion de patrimoine peut vous aider à trouver le ou les placements les plus adaptés au contexte du moment.