J’ai mon concours

Repérer son établissement d’affectation, prendre contact avec son tuteur, l’équipe pédagogique et la direction de l’établissement sont autant de questions qui se posent lors d’une première ou d’une nouvelle affectation.
Avant le jour J, une visite de l’établissement scolaire peut être sollicitée par téléphone, elle permet de trouver quelques repères et de prendre ses marques progressivement. Il est toujours rassurant, avant même de rencontrer ses premiers élèves, de s’orienter, de se repérer dans l’établissement (salles de classe, salle des professeurs, administration…) et de se munir d’outils pratiques indispensables : les clés des salles de classe, des stylos pour le tableau blanc, une carte de cantine, le code de la photocopieuse...
La pré-rentrée est traditionnellement l’occasion de finaliser ces préparatifs, d’estimer le trajet entre son domicile et son lieu de travail, et de rencontrer ses collègues. Lors de cette première rencontre avec l’équipe pédagogique, n’hésitez d’ailleurs pas à aller vers vos collègues et à vous présenter ; ce qui vous aidera à vous sentir bien et commencera à créer du lien professionnel. Le métier d’enseignant, encore aujourd’hui, peut parfois être vécu comme un métier solitaire… Mais il ne l’est pas, et la tendance est au développement du travail collaboratif !

Il est bien normal de chercher en premier lieu à préparer consciencieusement un cours pertinent et cohérent, des documents clairs sur lesquels s’appuyer, une progression qui permette de « finir le programme », au moins en théorie. Mais bien sûr, les élèves que vous allez avoir devant vous sont bien différents du public théorique visé par les leçons des concours. Les sentiments de compétence et de sérénité viendront dans la relation que vous établirez avec vos élèves, petit à petit, au fil de l’année. À ce propos, gardez à l’esprit que rien n’est jamais perdu définitivement dans une classe et, même si tout ne se déroule pas comme vous le souhaitez, il est toujours possible de modérer, redéfinir des règles, réinstaurer un climat plus favorable...

Un établissement scolaire est un monde à part entière, avec ses codes, son histoire et ses locataires. Les élèves arrivent, grandissent, partent, d’autres arrivent... Les adultes restent majoritairement plus longtemps, garantissant une certaine continuité, une culture d’établissement que l'on appréhende avec le temps. Il n’est donc pas possible de tout maitriser d’un coup et d’obtenir des réponses immédiates à toutes vos questions. Mais en s’appuyant sur l’équipe pédagogique, en acceptant de faire parfois quelques erreurs, on peut intégrer progressivement les gestes professionnels principaux pour une année scolaire réussie et formatrice.

Du « quoi enseigner » au « comment l’enseigner » : le cours parfait n’existe pas ! Au-delà de la didactique des disciplines, c’est à travers les interactions qui vont naître dans votre classe que l’apprentissage va se faire. Alors prenez un maximum de conseils de terrain et faites vos propres choix, qui ne seront pas « moins bons » que ceux d’un autre.
Remettre en cause son dispositif pédagogique dans un contexte donné (ce qui a bien marché, ce qui n’a pas bien fonctionné, ce que je ne referai pas la prochaine fois, ou différemment, dans le fond et dans la forme) ne signifie pas remettre en cause ses qualités d’enseignant : c’est à la fois une difficulté du métier mais aussi une de ses compétences principales.
Enfin, dans la mesure du possible, n’hésitez pas à assister à des cours dispensés par des enseignants de disciplines et/ou niveaux différents ; ce qui vous donnera l’occasion de vous « décentrer », de prendre à la fois du recul et des bonnes idées.

Il est très utile de préparer ses premiers cours à partir de supports diversifiés : programmes scolaires, manuels, documents d’accompagnement officiels, ressources Canopé, mais aussi sites Internet, blogs, documents de collègues qui sont des ressources éprouvées par le terrain et sous-tendent parfois des dispositifs pédagogiques.
Attention néanmoins à la reprise à l’identique de séquences pédagogiques proposées par d’autres enseignants : beaucoup de non-dits peuvent nuire à leur bonne mise en œuvre.

Il n’est pas nécessaire de préparer pendant l’été l’ensemble de son année scolaire ! Les niveaux d’enseignement sont rarement connus avant la pré-rentrée. Bien préparer le premier thème, par exemple, permet de démarrer sereinement tout en se laissant la possibilité d’en évaluer les forces et faiblesses, pour adapter la préparation des thèmes suivants. Un contact préalable avec vos futurs collègues disciplinaires vous permettra également de connaître leur progression annuelle (l’ordre qu’ils ont choisi pour les thèmes à aborder selon chaque niveau d’enseignement).
Par ailleurs, la première année est très chargée en préparation de cours. Tout prend du temps et c’est bien normal. Alors, si l’on construit un dispositif complexe sur un thème, on pourra bien légitimement proposer une séquence suivante plus simple, nécessitant moins de travail de préparation, quitte à l’enrichir peu à peu les années suivantes.

Poser dès le départ les grandes lignes de votre séquence vous permettra d’avoir une vision d’ensemble sur plusieurs séances. Cependant, inutile d’y mentionner tous les détails : écrire par exemple que, le lundi dans deux semaines à 8h30, vous ferez l’exercice 4 page 258, est irréaliste.
Il existe en effet une multitude de facteurs qui viendront contrecarrer vos plans : un cours annulé, des travaux plus longs que prévu, une notion incomprise à reprendre...
Fixez-vous des objectifs clairs mais laissez-vous une marge de manœuvre pour vous adapter au rythme réel des élèves. Enfin, dites-vous bien - et cela arrive à tous les enseignants - que lors de vos premiers cours, vous ne ferez à peine que la moitié de ce que vous aviez imaginé faire !

Le cahier de texte est l’outil central des relations entre les différents acteurs qui gravitent autour de la classe. C’est en premier lieu pour vous le moyen de présenter de façon claire et concise, à la fois les contenus enseignés, les activités réalisées et les travaux à faire pour la séance suivante. Le cahier de texte vous aidera à poser vos objectifs, vos priorités et finalement à proposer un déroulé de séance qui ne sera qu’un parti pris… et c’est déjà très bien !
C’est aussi un outil à destination des élèves, pour les devoirs mais également lorsqu’ils sont absents, pour rattraper le cours, avoir une idée de ce qu’il s’est passé. Les parents de vos élèves, votre tuteur mais aussi votre inspecteur, seront eux aussi intéressés (pour des raisons différentes !) par votre cahier de texte.
Un cahier de texte numérique présente par ailleurs de multiples avantages, en particulier celui de proposer des liens vers d’autres ressources complémentaires (vidéos youtube par exemple). Il permet aussi le « copié-collé », un gain de temps quotidien si vous préparez votre séance sur ordinateur !

Difficile aujourd’hui de se passer d’un ordinateur lorsqu’on est enseignant. Le numérique permet de réinvestir des cours, de les améliorer, de les partager, et la communication avec l’institution se fait de plus en plus par email. Votre nouveau statut d’enseignant vous donne accès à un nombre conséquent de ressources en ligne liées à votre quotidien professionnel (CV, ordres de mission…).
Il est donc essentiel de vérifier le matériel numérique à disposition dans la salle de classe (TNI, ordinateur, vidéo-projecteur). Préparer les photocopies à distribuer, récupérer l’identifiant de l’Espace Numérique de Travail de l’établissement, avoir des feutres ou des craies pour le tableau, sont autant d’éléments qui permettent d’anticiper une situation stressante, due par exemple au dysfonctionnement d’un appareil.

Pour préparer sa première rentrée scolaire, mais également tout au long de l’année, il est possible de se renseigner via différents supports d’information en lien avec son établissement scolaire ou le système éducatif plus généralement.
S’informer au préalable sur les règles de vie de son établissement scolaire aide par exemple à bien connaître son mode de fonctionnement et ses spécificités (structures de vie scolaire, clubs scientifiques ou artistiques, associations de parents d’élèves...), et à anticiper aussi la gestion de situations déstabilisantes (autorisations, interdictions, mesures disciplinaires).
Assurer une veille sur l’information « institutionnelle » - programmes scolaires, sigles, réformes, organigramme de l’établissement, sites Internet tels qu’Eduscol ou encore réseaux sociaux comme Twitter - permet d’être en lien avec l’actualité en temps réel, d’obtenir rapidement des conseils et de dénicher des pratiques inspirantes.