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Critères ESG : qu'est-ce que c'est ?
Elie C.
10 min
MAJ septembre 2024
Les épargnants français entendent de plus en plus parler des critères ESG sans, la plupart du temps, savoir ce qu’ils signifient. Pourtant, ces indicateurs sont à la base des placements responsables.
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Définition des critères ESG
Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont des critères dits « extra-financiers », c’est-à-dire qu’ils ne se limitent pas aux seuls résultats financiers d’une entreprise, comme son chiffre d’affaires, ses bénéfices ou sa marge opérationnelle.
Ces indicateurs visent à mesurer l’impact d’une entreprise sur l’environnement et la société.
Les critères ESG permettent ainsi d'évaluer la performance globale (et pas uniquement financière) d’une entreprise, mais aussi sa pérennité.
Par exemple...
- Une entreprise polluante s’expose à de potentielles pénalités financières de la part des autorités qui peuvent remettre en cause son existence.
- Si les salariés sont maltraités, la productivité dans l’entreprise et, par ricochet, sa compétitivité, risquent de diminuer.
- Une entreprise qui ne respecte pas les normes comptables peut être exclue des marchés publics.
Les critères ESG sont aujourd’hui auscultés de près par les investisseurs, les analystes financiers et les gérants de fonds d’investissement. Ils sont utilisés pour la labellisation des fonds responsables, soit des portefeuilles composés de titres d’entreprises ayant de bonnes pratiques dans le domaine environnemental, social et de gouvernance (voir plus loin).
Quelle est la signification d’ESG ?
Le « E » fait référence à l’environnement, le « S » au social ou sociétal, le « G » à la gouvernance (le pilotage de l’entreprise).
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Quels sont les trois piliers des critères ESG ?
Le pilier environnemental
Ce pilier mesure l'impact de l'entreprise sur l'écosystème. Il prend en compte plusieurs éléments, dont :
- Ses émissions de gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement climatique
- Sa consommation d’énergie et de ressources naturelles (eau, minerais, matières première)
- Son utilisation du plastique
- La gestion de ses déchets, leur recyclage et revalorisation
- La préservation de la biodiversité
- Le recours aux énergies renouvelables et aux véhicules « propres » (électriques, hybrides, à hydrogène).
Le pilier social
Ce pilier évalue les relations de l’entreprise avec ses salariés, mais aussi ses fournisseurs, ses sous-traitants, les autorités locales et enfin, ses clients. Il examine notamment :
- Le respect du Code du travail et du dialogue social (avec les représentants du personnel)
- L’égalité salariale femme-homme
- La promotion de la parité et de la diversité
- Le développement de la formation professionnelle
- L’emploi de personnes présentant un handicap
- Les relations avec les prestataires et les communes où sont implantés les sites
- La qualité et la sécurité des produits pour les consommateurs.
Le pilier de gouvernance
Ce pilier s’intéresse à l’organisation et à la structure de prise de décision au sein même de l’entreprise. Il balaie, entre autres, les items suivants :
- Application des normes comptables
- Lutte contre la corruption
- Communication des informations financières
- Transparence des rémunérations des dirigeants
- Proportion de femmes au conseil d’administration
- Nomination d’administrateurs indépendants.
Quelle est la différence entre RSE et ESG ?
La responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) est une démarche volontaire. Elle consiste pour l’entreprise à intégrer dans ses actions envers ses salariés, ses prestataires et ses clients les enjeux environnementaux et sociaux. Les critères ESG évaluent, eux, l’impact des activités de l’entreprise, dont ses pratiques RSE.
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Score ESG : comment est-il calculé ?
Le score ESG est une note attribuée aux entreprises selon leurs pratiques environnementales, sociales et de gouvernance.
Elle est octroyée par des agences de notation extra-financière, dont les plus illustres sont Sustainalytics, Vigeo Eiris et MSCI :
- Ces agences commencent par collecter des informations sur les entreprises tirées de leur rapport ESG annuel, de leurs communiqués de presse, d’articles de presse ou encore de rapports publiés par des organisations non gouvernementales (ONG).
- Elles trient et analysent les données recueillies en fonction de leur grille de critères prédéfinis pour chaque pilier ESG.
- Chaque pilier est pondéré selon le secteur d’activité de l’entreprise. Une note est attribuée à chacun des trois piliers. Les notes sont ensuite agrégées pour obtenir le score ESG global.
- Enfin, le score de l’entreprise est comparé avec ceux de ses concurrents.
Attention !
Chaque agence de notation a développé ses propres grilles d’analyse et méthode de calcul. Le score ESG d’une entreprise peut ainsi varier d’une agence à une autre.
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Quels sont les enjeux des critères ESG sur les entreprises ?
Un bon score ESG engendre potentiellement plusieurs conséquences positives pour les entreprises. Il leur permet d’attirer davantage d’investisseurs, ces derniers étant de plus en plus sensibles aux enjeux sociaux et environnementaux. Une bonne note leur permet d’obtenir plus facilement un prêt bancaire ou l'émission d’obligations (créances) sur les marchés financiers.
D’une manière générale, une performance ESG élevée permet aux entreprises de mieux anticiper et gérer les risques réglementaires et opérationnels. La prise en compte des critères ESG stimule, le plus souvent, l’innovation, notamment pour permettre à l’entreprise de réduire son impact environnemental.
Elle améliore sa réputation, et donc la confiance de ses clients. Enfin, un bon score ESG attire les talents - particulièrement chez les jeunes générations soucieuses de la protection de l’environnement -, et renforce la fidélisation des salariés.
Un bémol
Le respect des critères ESG engendre le plus souvent des investissements pour les entreprises qui peuvent s’avérer coûteux. En outre, les directions peuvent douter de la stratégie à adopter compte tenu de la profusion de référentiels et normes dans l’univers de l’ESG.
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Quels sont les normes et labels associés aux critères ESG ?
Les normes internationales
Il existe plusieurs normes et référentiels ESG au niveau international. Voici les principales :
- Les Principes pour l’investissement responsable (PRI) de l’Organisation des Nations unies (ONU) qui incitent à intégrer les critères ESG dans les choix d’investissement
- Les Objectifs de développement durable (ODD) de l'ONU qui fixent 17 objectifs mondiaux (la lutte contre le changement climatique, la défense de la faune et de la flore, la consommation et la production responsables, l’égalité entre les sexes...) pour construire un monde plus juste et plus prospère à l’horizon 2030
- Le Global reporting initiative (GRI) qui propose un cadre de référence internationalement reconnu pour le reporting ESG
- Le règlement européen Sustainable finance disclosure (SFDR) qui instaure une obligation de transparence sur les produits financiers. Le SFDR a notamment institué les fonds « article 8 » qui font la promotion des caractéristiques environnementales ou sociales et des fonds « article 9 » qui poursuivent un objectif d’investissement durable.
Le labels français
Différentes labellisations ont été mis en place en France pour permettre aux épargnants de distinguer plus aisément les fonds d’investissement responsable. Les plus connues sont les suivantes :
- Le label ISR (Investissement socialement responsable) : créé en 2016 par le ministère de l’Économie et des Finances, il est attribué aux fonds actions, aux fonds obligataires (composés d’obligations) et, depuis 2020, aux fonds immobiliers (SCPI, OPCI) constitués de titres d’entreprises ou de sociétés de gestion respectueuses des critères ESG. Depuis le 1er mars 2024, les fonds labellisés ne doivent pas financer des entreprises exploitant du charbon ou des hydrocarbures non conventionnels (sables bitumineux, gaz de houille...), ni celles lançant de nouveaux projets d’exploration, d’exploitation ou de raffinage d’hydrocarbures (pétrole, gaz).
- Le label Greenfin (ou France Finance Verte) : lancé fin 2015 par le ministère de la Transition écologique à l’occasion de la COP 21, il est octroyé à des fonds investis dans huit domaines d’activité entrant dans le champ de la transition énergétique et de la lutte contre le changement climatique (gestion des déchets, contrôle de la pollution, transport propre...). Depuis sa création, le label Greenfin exclut les investissements dans les entreprises du pétrole, du gaz et de la filière nucléaire.
- Le label Finasol (finance solidaire) : créé en 1997 par l’association Finansol (rebaptisée FAIR), il est attribué à des produits financiers (comptes bancaires, livrets d’épargne, contrats d’assurance vie...) ou à des fonds relevant de l’épargne solidaire. Cette forme d’épargne prévoit que tout ou partie de l’argent placé est affecté au financement d’entreprises solidaires œuvrant principalement dans des domaines d’utilité public (accès à l’emploi et au logement, soutien aux activités écologiques et à l’entrepreneuriat dans les pays en développement...) ou qu’au moins 25% des intérêts sont versés de façon régulière (au moins annuel) par l’épargnant sous forme de don à des organismes bénéficiaires.
A savoir
Depuis le 1er janvier 2022, les assureurs doivent proposer au moins un fonds labellisé ISR, un fonds labellisé Greenfin et un fonds labellisé Finansol dans leurs contrats d’assurance vie et leurs plans d’épargne retraite (PER).
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