Comment hisser et affaler les voiles ?

Hisser et affaler les voiles sont des manœuvres relativement simples à réaliser si l’on respecte leur chronologie d’exécution et quelques règles immuables.

Si vous êtes novice, mieux vaut hisser et affaler à l’extérieur du chenal afin de limiter les contraintes de trajectoire de votre bateau.

On commence généralement par hisser la grand-voile car elle permet de naviguer face au vent avec l’aide du moteur sans freiner le bateau (ce qui n’est pas le cas du génois).

De nos jours, l’énorme majorité des voiliers de croisières sont équipés d’enrouleurs de génois. Nous aborderons donc ici la technique adaptée à ces systèmes.

1. Ouvrez le sac de la grand-voile fixé de part et d’autre de la bôme (lazy-bag) et attachez la drisse de grand-voile sur le point de drisse (le sommet du triangle du côté du mât) au moyen d’un nœud de chaise. Si la mer est agitée, mieux vaut réaliser cette étape avant de quitter le ponton.
2. Une fois sortis du port, assurez-vous de pouvoir faire route face au vent à vitesse réduite pendant au moins deux minutes sans navire ou obstacle sur votre route.
3. Placez un équipier en pied de mât à côté de la drisse de grand-voile et un autre dans le cockpit. Ce dernier fera deux tours avec la drisse de grand-voile en sens horaire sur le winch de cockpit.
4. Si votre grand-voile est maintenue par des rabans, enlevez-les pour libérer la voile. Choquez généreusement écoute et hale-bas pour laisser la bôme se placer toute seule dans l’axe du vent. Assurez-vous également que les bosses de ris soient libres de filer dans la bôme pour bien laisser monter la grand-voile.
5. Placez votre bateau face au vent ou très près de celui-ci (la girouette ne doit jamais être à plus de 30 degrés de part et d’autre de l’axe du bateau).
6. Hissez la voile en tirant sur la drisse de haut en bas, éventuellement en vous aidant du poids de votre corps. Après chaque brassée l’équipier placé dans le cockpit récupère le mou de la drisse. Mieux vaut garder le dos droit et un pied en arrière pour éviter de tomber. Pour ceux qui sont derrière, gare aux coups de coude ! Depuis le poste de barre ou le cockpit, assurez-vous que les lattes de grand-voile ne coincent pas dans les lazy-jacks (bouts situés entre la bôme et le mât) et que la voile n’est pas bloquée par les bosses de ris.
7. Finir d’étarquer la drisse à la manivelle de winch en surveillant la tension du guindant de la grand-voile le long du mât : une grand-voile hissée ne doit pas présenter de plis entre les coulisseaux une fois gonflée par le vent. Si c’est le cas, revenir à l’étape 5 et reprendre la tension de la drisse.
8. Verrouiller la drisse en fermant le bloqueur, libérer le winch, lover drisse et bosses de ris, border le hale-bas.
9. Faire route et régler la tension de l’écoute selon le cap choisi.
10. Une fois le bateau lancé, éteindre le moteur.

1. Démarrez le moteur.
2. Placez un équipier en pied de mât et un autre dans le cockpit.
3. Choquez écoute et hale-bas de grand-voile. Amenez le bateau face au vent en s’assurant d’avoir de l’eau à courir devant le temps d’effectuer la manœuvre.
4. Embrayez en marche avant lente et choquer la drisse de grand-voile.
5. Affalez depuis le pied de mât en tirant de haut en bas sur le guindant de la voile situé le long du mât (s’aider au besoin du poids de son corps).
6. Une fois la voile affalée et posée sur la bôme, reprenez l’écoute au maximum pour maintenir fermement la bôme dans l’axe du bateau. Assurez-vous également que le chariot de grand-voile est fermement maintenu. Au besoin, appuyez-vous sur la bôme pour ferler la voile proprement en tirant sur la chute vers l’arrière du bateau. Si vous disposez de rabans, attachez-les autour de la bôme à espaces réguliers pour maintenir la grand-voile.
7. Une fois amarré au ponton, enlever la drisse et fermer le lazy-bag.

Les bateaux actuels sont équipés d’enrouleurs de génois qui facilitent bien le travail des navigateurs. La chronologie suivante s’applique à ces systèmes. La voile restant dans ce cas hissé en permanence, il suffit de dérouler le génois pour établir la voile.

1. Faire route au cap souhaité, puis libérer le bout de l’enrouleur et l’écoute de génois au vent en s’assurant qu’ils sont prêts à filer.
2. Faire deux tours en sens horaire avec l’écoute de génois sous le vent (celle qui permet de border le génois du bon côté).
3. Faire un tour mort avec le bout de l’enrouleur autour du winch pour contrôler le déroulement du génois et prévenir tout risque de brûlure des mains.
4. Choquer le bout de l’enrouleur. Border l’écoute de génois simultanément. Les deux équipiers surveillent l’opération en observant le génois. En cas de vent fort, il est possible de ne pas dérouler toute la voile en bloquant le bout de l’enrouleur avant la fin de sa course.
5. Une fois le génois déroulé, border l’écoute à la manivelle après avoir fait un troisième tour sur le winch (quatre tours au moins en cas de vent fort).

1. Allumer le moteur.
2. Placer un équipier devant le bout de l’enrouleur et un autre à l’écoute de génois.
3. Se placer avec le vent de trois quarts arrière (la girouette pointe dans les coins du tableau arrière du bateau) tout en s’assurant que le génois reste gonflé.
4. Choquer en grand l’écoute de génois jusqu’à ce que la voile faseye complètement comme un drapeau vers l’avant du bateau: aucune partie de la voile ne doit être gonflée.
5. Tirer sur le bout de l’enrouleur jusqu’à ce que la voile soit enroulée aux deux tiers. En cas de vent fort, se faire aider par un autre équipier. A moins d’une urgence, toujours éviter d’enrouler le génois au winch pour éviter d’endommager le système.
6. Enrouler le dernier tiers en maintenant une légère tension sur l’écoute pour éviter les plis.
7. Une fois la voile enroulée, bloquer le bout de l’enrouleur et verrouiller les deux écoutes de génois sur leurs winches ou leurs taquets.

1. Choisir la voile d’avant adaptée au vent annoncé (génois, foc ou trinquette) et l’amener dans son sac à l’avant du bateau.
2. Sortir le point d’amure du sac et le fixer sur l’anneau ou pontet situé juste en arrière de l’étai.
3. Endrailler les mousquetons sur l’étai en s’assurant qu’ils soient tous dans le bon sens.
4. Fixer chacune des deux écoutes avec un nœud chaise sur le point d’écoute de la voile.
5. Ramener chaque écoute au cockpit en passant à l’extérieur des haubans, dans la poulie de chariot de génois et dans la poulie de renvoi dans le cockpit. Faire un nœud de huit à chaque extrémité.
6. Sécuriser la voile d’avant sur les filières ou dans son sac préalablement attaché à l’avant, puis bloquer chaque écoute en la fixant sur son taquet de cockpit.
7. Une fois hors du chenal, fixer la drisse de génois par un nœud de chaise sur le point de drisse. Placer le bateau à une allure confortable pour hisser la voile de préférence au près bon plein ou petit largue).
8. Choquer l’écoute pour permettre à la voile de faseyer au moment de hisser.
9. Hisser la voile et étarquer la drisse au winch.
10. Régler la tension de l’écoute selon le cap choisi.

Dans certains cas les écoutes sont passées à l’intérieur des haubans :

• si les haubans empêchent de border la voile à plat pour remonter au vent.
• si les rails de génois sont placés à l’intérieur des haubans.

1. Placer un équipier au niveau de l’étai et au vent de celui-ci (du côté opposé à la voile).
2. Placer un équipier au cockpit pour choquer la drisse. Si celle-ci ne revient pas au cockpit, l’équipier la choquera depuis le pied de mât.
3. Placer le bateau au près.
4. Choquer l’écoute en grand.
5. Choquer la drisse par étapes en s’assurant que l’équipier placé à l’avant ait le temps de récupérer la voile sans qu’elle tombe dans l’eau.
6. Sécuriser la voile sur les filières ou dans son sac préalablement attaché à l’avant.

Si la mer est agitée, mieux vaut préparer la drisse et ouvrir le sac de grand-voile (lazy-bag) avant de quitter le ponton pour éviter les déplacements superflus sur le pont.

Toujours porter le gilet de sauvetage, surtout lorsqu’on doit manœuvrer sur le pont ou en pied de mât.

Attention aux déplacements sur le pont :

• Ne jamais se déplacer sans se tenir sur les filières ou les haubans.
• Écarter les pieds et fléchir les genoux pour baisser son centre de gravité en cas de besoin.

S’habituer à travailler d’une main en se tenant de l’autre sur le mât (une main pour soi, une main pour le bateau).

En cas de mer agitée, ne pas hésiter à s’attacher à la ligne de vie avec une longe.

Privilégiez toujours le placement au vent de la voile pour travailler en pied de mât. Pensez à vérifier que la drisse soit bien claire avant d’affaler.

Assurez-vous que les écoutes et le bout de l’enrouleur soit bien clair. Pensez à faire un tour autour du winch avant de dérouler. Attention aux coups de coude si vous êtes derrière l’équipier de l’écoute de génois !

Évitez toujours d’enrouler au winch car vous risqueriez d’endommager le système d’enrouleur. Avant d’enrouler, assurez-vous que le vent soit sur trois quarts arrière par rapport au bateau (allure de grand largue) pour enrouler plus facilement à la main.

La boucle du nœud de chaise fixant la drisse à la grand-voile doit être la plus courte possible pour éviter qu’il se prenne dans la poulie de tête de mât, ce qui empêcherait de tendre la voile correctement, voire même d’endommager le système.

Une fois la drisse attachée sur la grand-voile, repassez la drisse dans un winch ou un taquet en pied de mât et reprenez le mou pour éviter que la drisse ne se promène dans le gréement.

Le point d’amure doit être accessible à la sortie du sac afin de le fixer en priorité et éviter de perdre la voile en cas de gros temps.

Tendre la voile d’avant le long du bateau en tirant sur l’une des écoutes. Sécuriser la voile sur la filière du bas avec un bout ou des rabans.

Pour éviter que la voile d’avant passe à l’eau une fois en mer, remettre la voile dans son sac et attacher celui-ci à un taquet d’amarrage.