La création d’une micro-entreprise, si elle est relativement simple, implique néanmoins de suivre des démarches précises. De la déclaration de début d’activité à la réception de votre numéro SIRET en passant par la création de votre compte en ligne pour payer vos cotisations URSSAF, on vous dit tout.
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Quelles différences entre auto-entrepreneur et micro-entreprise ?
12 min
MAJ mars 2025
Se lancer dans l’entrepreneuriat implique de choisir un cadre juridique adapté. Parmi les options accessibles, la micro-entreprise est souvent privilégiée en raison de sa simplicité administrative et fiscale. Pourtant, avant 2016, l’auto-entrepreneur et la micro-entreprise étaient deux régimes distincts. Aujourd’hui, ces termes sont souvent utilisés de manière interchangeable, mais désignent-ils exactement la même chose ? Cet article vous explique en détail les spécificités de chaque régime et les avantages de leur fusion.
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Auto-entrepreneur et micro-entreprise : définition et statut juridique avant 2016
Avant 2016, les termes "auto-entrepreneur" et "micro-entreprise" renvoyaient à des réalités distinctes :
- L’auto-entrepreneur était un entrepreneur individuel ayant choisi un régime social et fiscal simplifié. Il bénéficiait du régime micro-social simplifié, où les cotisations sociales étaient calculées en fonction du chiffre d’affaires réalisé.
- En parallèle, le régime de la micro-entreprise s’adressait aux entrepreneurs individuels, avec une imposition fondée sur un abattement forfaitaire mais des cotisations sociales calculées sur le bénéfice net.
A savoir
Cette distinction pouvait prêter à confusion, car bien que l’auto-entreprise soit un sous-régime de la micro-entreprise, les modalités de calcul des charges sociales et fiscales différaient.
L’auto-entrepreneur payait ses cotisations selon un pourcentage fixe de son chiffre d’affaires, tandis que la micro-entreprise permettait de choisir entre un régime classique de cotisations ou un système forfaitaire.
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Est-ce que micro-entrepreneur, micro-entreprise et auto-entrepreneur sont aujourd’hui pareils ?
Depuis le 1er janvier 2016, la distinction entre ces régimes a disparu avec la fusion des deux dispositifs sous une appellation unique : la micro-entreprise.
Désormais, tout entrepreneur individuel relevant de ce régime est appelé micro-entrepreneur. L’administration ne fait plus référence au terme "auto-entrepreneur", bien que ce dernier reste couramment utilisé.
D’un point de vue administratif, la micro-entreprise regroupe désormais les anciens avantages de l’auto-entreprise : un régime social simplifié avec des cotisations proportionnelles au chiffre d’affaires et une imposition basée sur un abattement forfaitaire.
A noter
Ainsi, toutes les nouvelles inscriptions depuis 2016 sont enregistrées sous le statut de micro-entreprise, et les anciens auto-entrepreneurs ont simplement vu leur appellation évoluer sans changement dans leurs obligations.
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Quels sont les avantages de la fusion entre micro-entreprise et auto-entreprise ?
Les caractéristiques du régime micro-social automatique
L’un des principaux bénéfices de cette fusion est l’automatisation du régime micro-social.
Ce dernier permet à chaque micro-entrepreneur de payer des cotisations sociales calculées directement sur son chiffre d’affaires, sans nécessité de déclarer un bénéfice net.
En d’autres termes, si l’entrepreneur ne réalise aucun chiffre d’affaires, il ne paie aucune charge sociale.
Cette simplicité permet une gestion plus fluide et une meilleure prévisibilité des coûts.
Les taux de cotisations sociales varient en fonction de l’activité exercée :
- 12,3 % pour les activités de vente de marchandises et fourniture de logement,
- 21,2 % pour les prestations de services artisanales et commerciales (BIC),
- 21,1 % pour les professions libérales affiliées au régime général (BNC),
- 21,2 % pour les professions libérales relevant de la CIPAV.
Prélèvements
Ces prélèvements couvrent :
- L’assurance maladie-maternité,
- Les allocations familiales,
- La retraite de base et complémentaire ainsi que,
- La contribution à la formation professionnelle.
Le régime micro-fiscal
Le régime micro-fiscal repose sur un abattement forfaitaire appliqué sur le chiffre d’affaires en fonction de l’activité exercée :
- 71 % pour les activités de vente de marchandises,
- 50 % pour les prestations de services relevant des BIC,
- 34 % pour les professions libérales relevant des BNC.
Cette simplification évite à l’entrepreneur de devoir justifier chacune de ses dépenses professionnelles, un avantage notable pour ceux qui n’ont que peu de charges fixes.
La franchise en base de TVA
Les micro-entrepreneurs bénéficient également de la franchise en base de TVA, ce qui signifie qu’ils ne facturent pas la TVA à leurs clients tant que leur chiffre d’affaires reste en dessous des seuils suivants :
- 85 800 € pour les activités de vente,
- 34 400 € pour les prestations de services.
Cette exonération de TVA facilite la gestion comptable et peut représenter un atout concurrentiel pour ceux qui vendent des services ou produits aux particuliers.
Bon à savoir
Avec l'adoption du budget 2025 à l'Assemblée nationale mercredi 5 février 2025, le régime des auto-entrepreneurs est particulièrement impacté par l’abaissement du plafond de chiffre d’affaires pour être exonéré de la TVA, désormais fixé à 25 000 euros.
Seul un projet de loi de finances rectificative pourrait revenir sur cette mesure.
Selon la Fédération nationale des auto-entrepreneurs, environ 250 000 micro-entreprises seraient concernées, avec des conséquences plus lourdes pour ceux qui facturent en B2C, notamment dans le secteur du service à la personne, du BTP, de l’artisanat, du e-commerce et des activités de vente ambulante.
Le versement libératoire et l’abattement forfaitaire de l’impôt (BIC et BNC)
Le micro-entrepreneur peut également opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu, qui consiste à régler son impôt en même temps que ses cotisations sociales, sous forme d’un pourcentage du chiffre d’affaires. Ce choix permet d’éviter les mauvaises surprises en fin d’année fiscale.
Simplification des formalités administratives pour la création d’une entreprise
Enfin, la fusion a permis de simplifier grandement les démarches de création d’une micro-entreprise. L’inscription peut se faire en ligne, sans besoin de rédiger des statuts ou de constituer un capital de départ. De plus, les obligations comptables se limitent à la tenue d’un registre des recettes et, pour certaines activités, d’un registre des achats.
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Entreprise individuelle vs micro-entreprise : quel statut choisir selon son activité ?
Bien que la micro-entreprise soit une forme d’entreprise individuelle, elle diffère de l’entreprise individuelle classique à plusieurs égards :
- Tout d’abord, la micro-entreprise impose un plafond de chiffre d’affaires, ce qui peut être un frein pour certains entrepreneurs souhaitant se développer rapidement.
- De plus, les charges professionnelles ne peuvent pas être déduites du chiffre d’affaires réel, contrairement à une entreprise individuelle classique.
- Cependant, la micro-entreprise reste idéale pour tester une activité, démarrer avec des charges limitées ou exercer une activité en complément d’un emploi salarié.
A noter
Ceux qui envisagent un chiffre d’affaires important ou des dépenses élevées devraient en revanche envisager l’entreprise individuelle classique.
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Quelles sont les démarches administratives et obligations ?
L’immatriculation auprès de l’URSSAF
La création d’une micro-entreprise se fait auprès de l’URSSAF via le guichet unique des entreprises.
L’inscription varie selon l’activité exercée :
- Les commerçants doivent s’inscrire au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS),
- Les artisans auprès de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA), et
- Les professions libérales directement à l’URSSAF.
Les déclarations obligatoires
Chaque micro-entrepreneur doit déclarer son chiffre d’affaires mensuellement ou trimestriellement, même en l’absence de revenus. Cette déclaration permet de calculer et payer les cotisations sociales ainsi que l’impôt sur le revenu si le versement libératoire a été choisi.
Il est aussi impératif de surveiller les seuils de chiffre d’affaires pour conserver la franchise en base de TVA.
La déclaration du chiffre d’affaires (CA) du micro-entrepreneur s’effectue directement en ligne sur le site de l’URSSAF via le portail auto-entrepreneur.
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Quelles différences entre auto-entrepreneur et micro-entreprise ? Ce qu'il faut retenir
Quelle est la principale différence entre micro-entreprise et auto-entreprise ?
Depuis 2016, il n’existe plus de distinction entre ces deux termes. L’auto-entreprise était une forme simplifiée de la micro-entreprise, avec un régime de cotisations basé sur le chiffre d’affaires. La fusion des deux statuts a harmonisé les règles et consolidé le tout sous l’appellation unique de micro-entreprise. Ainsi, toute personne souhaitant bénéficier de ce régime doit s’inscrire en tant que micro-entrepreneur.
Quel est le plus avantageux, micro-entreprise ou auto-entrepreneur ?
Puisque l’auto-entreprise n’existe plus en tant que statut distinct, la question ne se pose plus en ces termes.
Cependant, la micro-entreprise conserve les avantages de l’ancien régime auto-entrepreneur, notamment en matière de simplicité administrative et fiscale. Pour les entrepreneurs qui ne dépassent pas les seuils de chiffre d’affaires, ce régime reste très attractif.
Ceux qui ont des charges élevées ou un chiffre d’affaires conséquent devront en revanche envisager un autre statut juridique plus adapté, comme l’entreprise individuelle au régime réel.
Quels montants ne pas dépasser en micro-entreprise ?
Pour bénéficier du régime de la micro-entreprise, un entrepreneur ne doit pas dépasser un chiffre d’affaires annuel de :
- 188 700 € pour les activités de vente et
- 77 700 € pour les prestations de services.
Le dépassement de ces plafonds entraîne un passage automatique à un régime fiscal plus contraignant, avec obligation d’appliquer la TVA et de tenir une comptabilité plus détaillée.
Est-ce que je cotise pour la retraite en étant auto-entrepreneur ?
Oui, un micro-entrepreneur cotise pour sa retraite via les cotisations sociales qu’il règle sur son chiffre d’affaires.
Ces cotisations sont versées à la Sécurité sociale des indépendants (SSI) et permettent d’accumuler des trimestres de retraite.
Cependant, il est nécessaire d’atteindre un certain niveau de chiffre d’affaires pour valider des trimestres. Par exemple, pour valider quatre trimestres en 2024, un micro-entrepreneur en prestation de services devra déclarer un chiffre d’affaires minimum fixé par l’URSSAF.
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