La différenciation pédagogique, c'est quoi ?

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MAJ décembre 2024

À l'approche des 20 ans de la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées , dite " Loi Handicap ", l'école se doit d'être un lieu d'inclusion, où chaque élève doit pouvoir progresser selon ses capacités et besoins. La différenciation pédagogique s'impose dans l'école inclusive comme une pratique essentielle, qui consiste à adapter les cours pour que chaque apprenant puisse atteindre les objectifs d'apprentissage, quel que soit son niveau ou ses difficultés. Ce concept vise à répondre à l'hétérogénéité des élèves, en offrant des opportunités à chacun de réussir.

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Quels sont les principes de la pédagogie différenciée ?

En classe, tous les élèves sont différents. Cette hétérogénéité est enrichissante, mais elle nécessite la mise en œuvre d'une pédagogie différenciée, afin d'accompagner au mieux les élèves dans leurs progrès et leurs apprentissages et de leur permettre d'atteindre les objectifs fixés. La différenciation pédagogique concerne donc tous les élèves.

Quels sont les deux types de différenciation en classe ?

La différenciation pédagogique repose sur deux approches principales :

  • La différenciation proactive : L'enseignant prévoit dès la conception du cours des activités variées, adaptées à différents niveaux de compétences ou styles d'apprentissage, pour atteindre les objectifs pédagogiques de sa séance. L'intérêt de cette approche est qu'elle permet une anticipation des besoins et une meilleure organisation, tout en favorisant un cadre plus structurant et en réduisant les imprévus. En revanche, elle peut s'avérer complexe à planifier, exige beaucoup de temps de préparation pour les enseignants et leur demande de prévoir des situations qui pourraient ne pas survenir.
  • La différenciation réactive : L'enseignant ajuste ses pratiques pédagogiques en fonction des besoins qui émergent au fil des évaluations et interactions avec les élèves. Cette approche offre quant à elle une grande flexibilité et permet de répondre rapidement à des besoins imprévus ou à des difficultés ponctuelles. Elle valorise les compétences d'observation et l'adaptabilité de l'enseignant. Mais, elle peut engendrer un sentiment de chaos si elle n'est pas bien gérée et demande une grande expérience pour être pleinement efficace sans alourdir le rythme du cours et sans pénaliser l'atteinte des objectifs fixés.

En pratique :

Avec l'expérience, les enseignants ont souvent tendance à combiner ces deux approches, en prévoyant en amont les adaptations qu'ils savent être nécessaires selon les profils de leurs élèves, mais en restant attentifs au cours de la séance aux difficultés et besoins ponctuels de leurs élèves pour pouvoir réajuster et réadapter leur pédagogie à ceux-ci.

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Comment faire pour différencier l'enseignement ?

Différencier l'enseignement implique de varier plusieurs dimensions :

  • Les contenus : Proposer des supports ou tâches diversifiés (vidéos, textes, schémas) pour un même objectif, mais aussi adapter la typographie (choix de la police, taille de la police, espacement des lignes, espacement des caractères, marges praxiques…) et la formulation (consignes simples et directes, type d'exercice à réaliser…) des supports, ou encore proposer des étayages.
  • Les processus et structures : Offrir des chemins d'apprentissage multiples, par exemple via le travail en groupe, individuel ou guidé à travers des parcours fléchés permettant aux élèves de progresser à leur rythme sans dépendre de celui des autres, mais aussi mettre en œuvre des démarches didactiques diversifiées et varier les structures et donc l'organisation de la classe (en termes d'espace, de temps ou encore de ressources matérielles).
  • Les productions : Permettre aux élèves de restituer leurs acquis sous différentes formes (dessins, exposés, écrits… ), que ce soit pour les exercices d'entraînement ou de remédiation, mais également au moment des évaluations.

Concrètement :

Pour que l'école inclusive soit un succès, il est important de ne pas prévoir une différenciation pédagogique qui ne prend en compte que l'une de ses dimensions, pour éviter que les élèves soient par exemple perdus en évaluation parce qu'ils bénéficient d'adaptations qu'ils n'ont pas l'habitude d'utiliser en autre temps, ou l'inverse.

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Pourquoi la différenciation est-elle nécessaire ?

Dans une classe hétérogène, où coexistent des niveaux de maîtrise variés, la pédagogie différenciée permet :

  • De favoriser l'équité en donnant à chaque élève les moyens d'atteindre les objectifs ;
  • De lutter contre l'échec scolaire en répondant aux besoins des apprenants les plus fragiles ;
  • D’encourager les talents, même chez les élèves avancés, en stimulant leur potentiel.

À noter :

La différenciation pédagogique concerne autant les élèves ayant des acquis différents, que ceux ayant différentes façons d'apprendre, différents rythmes de travail ou des besoins particuliers.

On parle généralement de besoins éducatifs particuliers pour faire mention aux différents troubles et situations de handicap. Mais, ce terme renvoie en réalité à tout besoin spécifique d'un élève, y compris celui d'aller plus vite que les autres, et que ce besoin soit ponctuel ou sur le long terme.

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Quels sont les différents dispositifs de différenciation pédagogique ?

Dispositifs pour gérer l'hétérogénéité en classe

Dans une approche inclusive, plusieurs dispositifs peuvent être mobilisés :

  • Groupes de niveau : Répartir les élèves en fonction de leurs compétences pour des activités ciblées ;
  • Tutorat entre pairs : Les élèves avancés accompagnent ceux qui rencontrent des difficultés ;
  • Plans de travail individuels : Chaque élève avance à son rythme selon un programme adapté (on parle aussi parfois de parcours fléchés dans ce cas).

Bon à savoir :

Pour un enseignant confronté à une situation nécessitant une différenciation pédagogique, le plus important est de ne pas rester seul face à cette situation. La différenciation pédagogique est un challenge de l'ensemble de l'équipe éducative, comprenant l'enseignant bien sûr, mais aussi, l'élève lui-même, ses parents, et les autres adultes qui gravitent autour de l'élève (AESH, ATSEM, autres enseignants, surveillants, membres de la direction…). Ainsi, discuter de ses situations avec tous permet de déterminer ensemble les adaptations les plus propices à chacune. Le regard de l'élève lui-même est bien souvent le plus crucial, car il est le seul véritablement à même de dire si une adaptation lui est bénéfique ou non.

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Exemple de dispositifs utilisés en formation

Lors des formations pour adultes ou enseignants, certains outils se démarquent :

  • des ateliers thématiques, qui permettent de travailler sur des objectifs et compétences spécifiques en petits groupes ;
  • des simulations pédagogiques, qui favorisent l'apprentissage par la pratique ;
  • des feedbacks individualisés, permettant à chaque participant de bénéficier d'un retour adapté à son niveau et à ses besoins.

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Outils numériques pour la différenciation pédagogique

Le site de Réseau Canopé2 est une mine d'or pour la différenciation pédagogique. Il met à disposition des enseignants des ressources numériques facilitant la différenciation pédagogique :

  • Applications adaptatives : Elles ajustent les exercices en temps réel selon les réponses de l'élève.
  • Plateformes collaboratives : Offrent un espace pour le travail de groupe et l'échange d'idées.
  • Banques de ressources : Proposent des activités variées pour enrichir les cours.

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Formation des enseignants à la pédagogie différenciée

Pour une mise en œuvre efficace, les enseignants doivent être formés aux principes et outils de la pédagogie différenciée. Il existe différentes formations, sur M@gistere3 notamment, mais aussi des modules spécifiques dispensés par Réseau Canopé sur :

  • L'analyse des besoins des élèves ;
  • La conception de séquences d'enseignement différencié ;
  • L'utilisation des technologies numériques pour adapter les contenus.

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Comment mettre en place la différenciation pédagogique ?

La mise en œuvre de la différenciation pédagogique demande une planification rigoureuse :

  1. Observer pour identifier les besoins : Identifier les forces et faiblesses des élèves par le biais de tests ou d'observations. Il ne s'agit pas pour l'enseignant de diagnostiquer des troubles chez ses élèves, mais simplement de les observer pour identifier leurs besoins. Cette observation se doit d'être reconduite tout au long de l'année scolaire, car les difficultés peuvent aussi être ponctuelles ou n'apparaître que dans certaines situations.
  2. Définir les objectifs : S’assurer que chaque élève peut progresser selon ses capacités. Chaque séance fait l'objet d'objectifs pédagogiques génériques que l'enseignant définit en amont. Mais, des objectifs spécifiques, adaptés à certains élèves, peuvent aussi être mis en place.
  3. Planifier des activités variées : Proposer des contenus adaptés à la diversité des niveaux. C'est là que les contenus, processus et évaluations vont être adaptés pour permettre à chacun d'atteindre ses objectifs, quel que soit le cheminement réalisé.
  4. Collaborer avec les acteurs de terrain : Les enseignants, éducateurs et parents jouent un rôle clé dans la réussite de cette démarche, tout comme l'élève lui-même.
  5. Analyser les résultats : Ajuster les dispositifs en fonction des retours des élèves et des observations en classe.

En conclusion, la différenciation pédagogique n’est pas une méthode unique, mais un cadre adaptatif visant à atteindre un seul objectif : permettre à chaque élève de progresser à son rythme et selon ses besoins. Grâce à des dispositifs variés, soutenus par des outils comme ceux de M@gistere ou Réseau Canopé, elle contribue à une école inclusive, où chacun trouve sa place et peut réussir.

Côté MAIF

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