Comment bien naviguer la nuit ?

Naviguer de nuit n'est pas plus dangereux que de jour mais nos sens sont plus en alerte car la perte de repères est plus importante.

Par exemple, un homme à la mer sera plus difficile à récupérer non seulement à cause d'une visibilité moindre, mais aussi parce que les réflexes de l'équipage endormi seront différents.

Généralement, ne sont présentes la nuit que deux personnes de quart, le barreur et un autre équipier pour, soit assurer la veille, régler une voile ou tout simplement faire un café au barreur.

Une navigation de nuit se prépare le jour. Avant le départ, vérifier le bon fonctionnement des feux de navigation ainsi que le projecteur de pont, les feux à retournement, la perche IOR pour le balisage et le repérage de l'homme à la mer, l'éclairage compas et des instruments...

Les moyens lumineux individuels seront également à examiner avec le plus grand soin.

Le pont doit être bien rangé, les drisses bien lovées pour le cas où il serait nécessaire d'affaler une voile en catastrophe.

Tous les cordages sont bien lovés et bien amarrés, afin qu'ils ne puissent pas tomber à l'eau et être traînés par le bateau. En cas de démarrage du moteur, les conséquences pourraient être catastrophiques.

Chaque chose doit être à sa place et en cas d'utilisation, remise à sa place, comme les lampes torches, les manivelles de winch...

Ne pas avoir à chercher ce qui est utile.

La route à suivre est connue sauf si il y a nécessité de la modifier pour des raisons météorologiques ou problème survenant à bord.

Chaque personne à bord doit être capable de démarrer le moteur, déverrouiller le pilote automatique et faire une alerte.

La caractéristique des feux aura soigneusement été notée avant le départ (type de feu -scintillant, iso...- nombre d'éclats, portée, couleur...). Il est toujours plus facile de les repérer dans la liste que l'on aura établie avec leur nom et leur position géographique que sur la carte où ils sont annotés en tout petit.

Au large, les seuls feux que l'on est susceptible de voir sont ceux des autres bateaux. Ensuite, en fonction de l'éloignement de la côte et des routes commerciales, aucun feu ne peut être visible à l'horizon et parfois pendant plusieurs jours.

Les cargos se voient de loin et leurs feux caractéristiques ne prêtent pas à confusion. Les paquebots sont de véritables arbres de Noël et distinguer le rouge et le vert relève souvent du parcours du combattant. De plus, leur vitesse est souvent élevée donc ils sont rapidement sur nous.

Soyez vigilant concernant les bateaux de pêche, surtout près des côtes. Leur route est parfois fantasque et des projecteurs éclairant le pont ne permettent pas toujours de connaître leur trajectoire. De plus, leur vitesse est très souvent réduite, ce qui leur donne l'impression de ne pas avancer.

D'autres cas de questionnement sont aussi les remorqueurs, qui remorquent une plate-forme par exemple. En cas de doute, reportez-vous aux documents officiels et surtout, ne pas hésiter à faire appel au chef de bord. Il est préférable de le réveiller dix fois pour rien qu'une fois trop tard.

L'utilisation de matériel de veille tel un radar, un récepteur AIS est un plus en termes de sécurité nautique et ainsi éviter de se retrouver soit sur une route collision ou dans un grain puissant générant des vents forts.

• Apprendre à compter le nombre d'éclats des phares.
• Par nuit noire, après un certain temps d'acclimatation, on sera surpris de constater combien les yeux percent l'obscurité. Il faut donc éviter les lumières vives (sauf en cas de manœuvre bien sûr) et privilégier les lumières rouges (table à carte, frontale, compas).
• Porter les 3 couches de vêtements préconisées, surtout la nuit. La troisième couche doit être étanche pour ne pas avoir froid.
• Comme il faut savoir se faire plaisir, toujours prévoir de l'eau chaude pour le quart montant, prévoir également des soupes en sachet individuel, du chocolat...
• En termes de sécurité, il est vivement conseillé de porter son gilet à déclenchement automatique muni de sa lampe individuelle et de capeler son harnais avec une longe en cas de déplacement sur le pont.