Conseils pour créer le site internet d'une association

SCOP La Navette

10 min


MAJ mars 2023

Un site internet présente de nombreux intérêts pour une association, surtout en termes de visibilité, d'interaction et de collaboration. La tendance actuelle est d'assurer une présence sur de multiples sites et outils, comme les réseaux sociaux. Cependant il est important de l'inscrire dans la stratégie de communication de votre association.

La mise en place d'un site web ne saurait en effet se restreindre à la seule création de pages web. Il s'agit avant tout d'une démarche stratégique et créative qui se décompose en trois phases : la conception (représentant la formalisation de l'idée), la réalisation (correspondant au développement du site web) et l'hébergement (se rapportant à la mise en ligne du site, de manière permanente). La première phase est essentielle. Elle permet de mener une réflexion globale sur les objectifs, la cible potentielle, la structure, l'ergonomie et la navigation. Avant de commencer à créer techniquement son site internet, il est conseillé de réfléchir préalablement à son concept, à son coût (prestataire ou pas) ainsi qu'aux obligations légales.

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Les bonnes questions

Un site peut être une vitrine, une ressource d’informations ou un outil de communication interactif, voire de production. En amont, vous devez définir si vous souhaitez :

  • accroître votre visibilité,
  • faire connaître votre association, vos services, vos produits,
  • diffuser et/ou recueillir de l’information (annuaires, liens, fiches pratiques, foire aux questions…),
  • faciliter la gestion de projets,
  • vendre des produits, des services,
  • établir et multiplier des contacts (forum, portraits et témoignages…).

Les questions suivantes peuvent vous aider : Quels sont son rôle et sa fonction ? Comment s'intègre-t-il dans la stratégie de communication et le système d’information de l’association ? Quel sera son contenu ? Quel est le budget ? Est-ce qu'un budget de fonctionnement lui sera alloué ? notamment pour prendre en compte - en moyens humains et financiers - la fréquence de mises à jour et le traitement de toutes les fonctionnalités interactives utilisées par les internautes. Une fois que vous aurez défini ce que vous attendez, vous rédigerez un cahier des charges, sorte de référentiel, qui détaillera les objectifs poursuivis et les fonctionnalités du site. Ce document servira de base de travail en interne ou pour un prestataire extérieur.

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La phase de conception

Si votre site est une vitrine (statuts, composition du CA, infos pratiques...), alors quelques pages informatives et statiques suffiront. Son élaboration en sera relativement simple à partir d'un blog. Dans les autres cas, vous développerez une architecture permettant d’anticiper les évolutions à venir en termes d’actualisation, de fonctionnalité et d’ergonomie. Pensez aussi à prendre en compte votre charte graphique (bannière, typographie, mise en page, couleurs dominantes…). Dans le cas contraire, ce sera l’occasion d'en créer une. Choisissez de préférence un design qui facilite la navigation. Certains outils comme un lien vers le sommaire, un plan du site, un moteur de recherche interne au site, un bouton « nouveautés » peuvent être pertinents.

Attention

Un site dont les informations ne sont pas mises à jour régulièrement est peu crédible. Le nombre de visiteurs et la régularité de leurs visites dépendent donc de votre capacité à alimenter le site ainsi que de son référencement.

De manière générale, apportez de l’information utile, jouez l’interactivité et dynamisez vos pages (en apportant régulièrement de nouveaux contenus).

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La bonne formulation

Chaque page doit captiver l'attention de l'internaute. Vous avez environ 30 secondes pour convaincre le lecteur que votre article est intéressant !

Quelques conseils

Rédigez des paragraphes courts, travaillez particulièrement l’accroche des titres, sous-titres et chapeaux, utilisez un langage simple et courant (ni familier, ni soutenu).

Enfin, pour optimiser le référencement, utilisez autant que possible des mots-clés en lien avec la thématique de votre activité.

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Quel investissement ?

Pour réaliser et entretenir votre site Internet, vous devez disposer d’un investissement minimal : outre la connexion Internet, et l’ordinateur, certains périphériques sont utiles (imprimante, scanner) et quelques logiciels (retouches d'images...). Dès le début, identifiez les compétences utiles (internes ou prestataires), les possibilités de développements ultérieurs ainsi que les coûts de maintenance du site (rédactionnel et technique) :

  • achat d’un ordinateur,
  • frais de développement (conception technique),
  • coût de rédaction des contenus,
  • frais de la création graphique,
  • achat d’un éditeur HTML (logiciel de création de site) ou utilisation d’éditeurs libres,
  • frais d’hébergement du site (droit d’entrée et hébergement annuel),
  • achat d’un logiciel FTP de mise à jour du site ou logiciel FTP libre,
  • frais de référencement (inscription aux annuaires et moteurs de recherche),
  • frais de connexion,
  • frais des mises à jour (selon la fréquence).

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La réalisation

Vous pouvez réaliser des pages web (avec texte, images et vidéos) et modifier leurs contenus à partir d'un système de gestionnaire de contenu (Content Management Systems) comme WordPress, Drupal, Wix, Joomla... Ces logiciels libres sont gratuits et même si l'installation demande quelques compétences, les procédures se sont nettement simplifiées (n'hésitez pas à consulter les tutoriels d'installation). Pour faire votre choix, visitez les sites d'April (Association pour promouvoir et défendre le logiciel libre) ou de l'Aful (Association francophone des utilisateurs de logiciels libres). Une fois le fichier ZIP téléchargé, vous l'envoyer par FTP sur le serveur de votre hébergeur et vous vous laissez guider.

Particulièrement adaptés pour un site vitrine, les CMS se révèlent plus limités dès que l’on veut ajouter des fonctionnalités précises à son site, mais on peut heureusement les compléter par des extensions. Cela reste en tout cas une solution simple, peu onéreuse. Vous pouvez aussi créer votre site à partir de pages HTML à l’aide de logiciels payants tels que Dreamweaver, Front page…mais cette option demande un minimum de connaissances informatiques. Sachez cependant qu'il est préférable d’utiliser les compétences d'un salarié ou d'un bénévole de votre association (pour réduire les coûts) car faire appel à une agence de communication spécialisée vous coûtera entre 2 000 et 8 000 € pour un site complet.

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L'hébergement

Une fois le site entièrement conçu, vous devrez le mettre en ligne. Vous ferez alors appel à un « hébergeur » qui vous louera un espace sur le web. Pour effectuer votre choix, vérifiez la rapidité d’affichage, l’efficacité et le coût de l’aide technique (par exemple l’hébergeur OVH, comptez de 1,49 à 9,99 € HT).

Il existe aussi des solutions gratuites auprès de votre fournisseur d’accès, mais votre nom de domaine se déclinera à partir de celui du fournisseur, soit : http://www.nomdufournisseur/perso/nomdevotre asso.fr.

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Le nom de domaine

Pour bénéficier de votre propre identité (type www.nomdevotreasso.fr), vous devez vous adresser à l’un des bureaux d’enregistrement (fournisseurs d’accès à Internet, hébergeurs, agences web...) accrédités par l’Afnic - Association française pour le nommage Internet en coopération. Vous pourrez ainsi vérifier la disponibilité du nom que vous avez choisi. Attention, un nom de domaine ne s'achète pas, il vous appartient pour une durée limitée. Vous devrez chaque année le renouveler. Il existe beaucoup d’autres extensions :

  • .eu : extension officielle des pays de l’Union Européenne, ouverte à toute personne ou organisation justifiant d’une adresse valide dans l’un des pays membres
  • .com : extension internationale, la plus utilisée dans le monde
  • .net
  • .info
  • .biz
  • etc...

À titre indicatif, en .fr, .com, .eu, les tarifs débutent à environ 5 € HT par an pour atteindre parfois environ 55 € HT par an.

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Conseils sur les mentions légales

Tout site doit proposer une page avec les mentions légales qui présentent les responsables du site : nom, dénomination ou raison sociale, adresse et téléphone de la personne propriétaire du site ; directeur ou co-directeur de la publication, responsable(s) de la rédaction ; nom, dénomination ou raison sociale, adresse et téléphone de l’hébergeur du site.

Notre point de vue d'assureur

Si le créateur du site a fait appel à d’autres prestataires pour les photos, vidéos ou les textes, assurez-vous qu’il a obtenu la cession des droits d’auteur. Avant d’utiliser la photo d’une personne reconnaissable, veillez à recueillir son autorisation. À défaut, elle a la possibilité d’agir en justice : l’article 226-8 du Code pénal punit d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende le fait de publier, par quelque voie que ce soit, le montage réalisé avec l’image d’une personne sans son consentement. Enfin, veillez à ce que tous les contrats soient bien réalisés au nom de l’association et non pas au nom d’un membre : en cas de départ du membre en question, il faudrait notamment engager des démarches pour le transfert de propriété.

Pour aller plus loin, écoutez Questions d’asso, épisode 17 : Comment ne pas subir sa transformation numérique ?
Questions d’asso, un podcast par et pour les associations, produit par Les Designers éthiques et Synchrone, soutenu par MAIF.

Côté MAIF

  • Une personne met en cause votre association au motif qu'une photographie d'elle est présente sur votre site Internet, sans son accord. Vous vous exposez dans ce cas à des poursuites pénales qu'aucun assureur ne peut couvrir. En revanche, la garantie "Responsabilité civile" de notre contrat Raqvam Associations et Collectivités reste acquise pour la prise en charge les éventuels dommages et intérêts mis à votre charge.
  • Découvrez Mon Asso Facile, notre logiciel en ligne pour simplifier la gestion administrative de votre association.