Comment adapter votre activité au changement climatique ?

L’adaptation au changement climatique est définie par le Giec comme une “démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences". La première étape pour s’adapter revient à vous interroger sur les impacts du changement climatique sur votre activité. En diagnostiquant la vulnérabilité de votre association en fonction de son activité et de sa localisation :

• Évaluer les risques : quels aléas menacent mes activités ? Quelles sont leur probabilité ? Quelle peut être l’ampleur de leurs conséquences ?
• Identifier le degré d’exposition de mon association selon ma localisation : suis-je exposé à l’aléa inondation ? Suis-je proche d’îlots de chaleur ?
• Analyser notre capacité à réagir selon nos ressources (financières, humaines, prises de décision, etc.)

À partir de cette analyse, plusieurs outils et actions peuvent être mis en place afin d’aider votre association à évaluer l’impact du changement climatique sur votre activité.

Pour faire face à ces impacts, les associations disposent de plus en plus d’outils et de méthodes pour bâtir leur stratégie d'adaptation, la plupart en accès libre :

Les dispositifs locaux d’accompagnement (DLA) peuvent accompagner les associations ayant des salariés. Une mission pour laquelle ils sont eux-mêmes soutenus par le Centre de ressources DLA (CRDLA) transformation écologique.

Les outils gratuits de sensibilisation et des méthodologies du projet européen de transition écologique et développement durable des associations (Tedda) avec notamment :

• Une galerie de portraits inspirants de petites structures associatives ayant engagé des solutions concrètes dans des domaines comme le sport, la culture, l’éducation populaire, l’environnement ;
• Deux outils pédagogiques "Objectif asso zéro carbone" conçus avec l’association Virage énergie et qui sont composés d’une frise de transition énergétique et d’un jeu de l’empreinte carbone permettant d’évaluer les efforts collectifs à réaliser dans son association de manière ludique (un guide pédagogique existe pour s’en saisir) ;
• Un guide méthodologique pour engager sa transition grâce à une méthode d’autodiagnostic interne pour mettre en place des changements concrets grâce notamment à des fiches-outils sur des thématiques telles que les achats, les déchets, la mobilité, le numérique ;
• Enfin, un livre blanc pour la transition écologique des petites et moyennes associations, à travers un message politique européen commun.

Les aides, appels à projets, formations gratuites ou payantes de l’Ademe sur son site internet, dans le volet « Association ». Plus de 73 dispositifs d’aides et 112 formations en cours sont ouverts aux associations. Il est possible de trier selon les thèmes et la localisation via le moteur de recherche dédié. Tous les domaines phares et actuels sont représentés :

• écoconception ;
• économie circulaire/déchets (alimentation et biodéchets, production durable, réemploi, réparation, tri et recyclage…) ;
• énergie (bois, biomasse énergie, géothermie, récupération et réseaux de chaleur, solaire) ;
• mobilité/transport ;
• qualité de l’air ;
• sols/agriculture/forêt ;
• tourisme ;
• urbanisme/bâtiment ;
• changement climatique.

L’outil de Météo France Climadiag communes pour découvrir le futur climat de votre région à l’horizon 2050 autour de 5 thématiques : climat, risques naturels, santé, agriculture et tourisme. Ou bien les Giec locaux, pour décrypter les risques climatiques qui attendent votre région et identifier les leviers d’action. Beaucoup de régions en sont pourvues :

• AcclimaTerra (Nouvelle-Aquitaine) ;
• Grec-Sud (PACA) ;
• Reco (Occitanie) ;
• Grec – Alpes – Auvergne (Auvergne – Rhône-Alpes) ;
• Climibio-Cerdd (Hauts-de-France) ;
• Groupement Guadeloupe ;
• Grec francilien ;
• Giec – Normandie ;
• Haut Conseil breton pour le climat ;
• Giec – Pays de la Loire.

Les mesures d'adaptation, qu’elles soient permanentes ou exceptionnelles, sont mises en place par l'association elle-même et sont toutes très concrètes, opérationnelles, tactiques, et stratégiques.
Il est important de noter que le coût de l'action devra toujours être rapporté à celui de l'inaction.

• Adaptez votre modèle économique en renforçant les liens avec les acteurs locaux (réseaux d’entreprise, collectivités…).
• Adaptez votre organisation pour préserver votre activité en temps de crise (horaires décalés, télétravail…).
• Adaptez votre local ou espace de travail pour les épisodes de canicule : installer des volets, pergola, stores ou rideaux isolants ; végétaliser les abords et les toits ; installer un système de climatisation le moins énergivore possible (car cela augmente la consommation d’électricité et réchauffe l’air ambiant) ; mieux isoler votre bâtiment en passant par la rénovation.
• Adoptez une utilisation plus rationnelle des ressources en eau (réparer les fuites, installer des réducteurs de débit sur les robinets).
• Adaptez la localisation de votre activité : déplacer votre local ou certaines infrastructures pour vous éloigner des zones inondables. Ou bien prévenir les inondations en sécurisant le circuit électrique, en installant des batardeaux sur les portes, des clapets anti-retours sur le réseau d’eaux usées, et prévoir une zone refuge en hauteur…
• Adaptez vos pratiques : si votre association possède un jardin, laissez l’eau y pénétrer et s’évacuer plus facilement en cas de fortes pluies. Mais aussi adoptez des gestes pour pailler, composter : ils favorisent la vie dans le sol et le fertilisent, permettent aux plantes de mieux résister aux sécheresses.
• Adaptez la sensibilisation des équipes : de nombreux jeux et supports pédagogiques ont été développés pour sensibiliser autour du climat (applications, fresques).