Conversion éthanol : ce qu’il faut savoir

Avant toute démarche, vérifiez la compatibilité de votre véhicule. Seules les voitures essence mises en circulation après 2001 (norme Euro3) peuvent prétendre à la conversion. Vous devez disposer d’un moteur compatible SP95-E10. Les véhicules hybrides essence peuvent aussi être convertis, tout comme ceux équipés d’un système GPL. Vous préférez partir sur du neuf ? Certains constructeurs proposent des modèles flexfuel d’usine.

• Ford se distingue avec sa gamme complète : Fiesta, Puma, Focus, Kuga, les utilitaires Fiesta Van, Transit Connect.
• Jaguar, comme Land Rover, joue la carte premium avec la E-PACE Hybride Flexfuel, le Range Rover Evoque Flexfuel, le Discovery Sport Flexfuel.
• Le Ford Kuga tire son épingle du jeu : il est le seul à combiner full hybride et comptabilité au bioéthanol.

L’alternative aux carburants fossiles présente des atouts environnementaux :

• 72 % de réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre (GES).
• 90 % de particules fines en moins par rapport à l’essence.

Concrètement, le bioéthanol produit en France évite 1 million de tonnes de CO2 tous les ans, soit l’équivalent de 500 000 véhicules zéro émission. L’avantage économique s’explique par une fiscalité allégée : l’E85 est taxé à hauteur de 58 %, contre 62 % pour les carburants traditionnels. Résultat : vous pouvez économiser jusqu’à 1000 € par an pour 13 000 km parcourus. Le principal bémol ? Une surconsommation d’environ 20 % due au pouvoir calorifique inférieur du bioéthanol.

Biomotors, leader du secteur, innove avec son boîtier BIOFlex Air. Il injecte le carburant de manière indépendante via l’admission d’air du véhicule. Ainsi, même les moteurs les plus sophistiqués sont compatibles. FlexFuel Energy Development, présent depuis 2008, s’appuie sur un réseau de 2 699 revendeurs formés. Son boîtier éthanol est installé sur 134 000 voitures.

La conversion nécessite l’intervention d’un professionnel agréé. Son diagnostic initial est crucial : vérification du type d’injection, de l’état du moteur, des codes défaut. Le boîtier installé comprend une sonde. Elle analyse en temps réel la proportion d’éthanol dans le réservoir afin d’ajuster l’injection.

L’utilisation d’E85 sans boîtier peut entraîner des ratés de combustion, une perte de puissance, voire des dommages mécaniques. Parmi eux, la déformation des soupapes ou la destruction du catalyseur. Les problèmes s’aggravent par temps froid.

L’installation coûte entre 700 et 1600 € selon votre véhicule. Pour un kilométrage annuel moyen de 12 200 km, vous économisez environ 455 € par an. La rentabilité dépend de votre consommation. Un SUV familial avec une consommation de 9 L/100 km permet d’économiser 4,80 €/100 km. Le boîtier est amorti après 10 000 km.

De nombreux départements, régions, villes soutiennent la conversion à l’éthanol afin d’encourager l’utilisation de carburants renouvelables. En Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), l’aide atteint 500 €, plafonnée à 50 % du coût total. Les habitants des Hauts-de-France peuvent recevoir jusqu’à 400 € sous conditions de ressources (maximum 33 % du coût). Le département de la Côte d’Or, tout comme la région de Bourgogne-Franche-Comté, offre 200 € sans condition depuis 2024. Dans la ville de Tour du Pin, l’aide varie de 30 à 50 % selon les revenus, avec un plafond de 500 €. 

La modification de la carte grise est obligatoire, mais reste gratuite. Seuls les frais d’impression, puis d’envoi de 13,76 € sont facturés. La démarche se fait en ligne sur le site de l’ANTS avec les documents fournis par l’installateur. Les mentions évoluent : « ES » devient « FE » pour l’essence, « FL » pour les hybrides, « FG » pour les GPL. Côté assurance, la loi protège les conducteurs. Depuis 2017, les fabricants de boîtiers homologués doivent prendre le relais de la garantie constructeur sur les pièces liées au carburant. Parmi elles, les pistons, les injecteurs, les soupapes ou encore la culasse.

L’éthanol demande une vigilance accrue : vidanges plus rapprochées, surveillance des filtres à huile, à air. Un conseil important : gardez toujours votre réservoir rempli lors des immobilisations prolongées afin d’éviter les problèmes de condensation.

Évitez les boîtiers non homologués, même s’ils semblent plus économiques. Les conséquences peuvent être lourdes : refus au contrôle technique, risque de non-couverture par votre assurance auto en cas d’accident. L’avantage clé du bioéthanol reste sa flexibilité : votre véhicule accepte indifféremment SP95, SP95-E10, SP98, E85, purs ou en mélange. Plus besoin de surveiller votre réservoir de carburant avec angoisse.

Dans le cas où vous ne trouvez pas de station E85, l’essence classique fait parfaitement l’affaire. Le passage au bioéthanol représente un investissement réfléchi pour les conducteurs réguliers. Le réseau de distribution continue de s’étoffer avec 3 500 points de vente en France. Ils rendent l’alternative aux carburants classiques de plus en plus accessible. Si votre voiture est compatible, les économies réalisées associées à l’impact environnemental positif font du bioéthanol une option à considérer.